Maroc

El Othmani fait le point

Interpellé par l’ensemble des groupes parlementaires au sein de la première chambre sur la mise en œuvre de la réforme éducative, le chef de gouvernement a listé plusieurs chantiers urgents pour les trois prochaines années, qui conditionnent l’amélioration d’indicateurs encore alarmants.

Atteindre un taux de réussite au bac de 40% au lieu de 13% actuellement, la généralisation du programme Tayssir à plus de 800 élèves et la hausse du taux d’intégration au marché de l’emploi pour les lauréats de la formation professionnelle, tels sont quelques objectifs listés par Saad Eddine El Othmani, chef du gouvernement, lors de son passage devant les députés, à l’occasion de la séance mensuelle réservée au contrôle de la politique générale du gouvernement. Trois axes ont focalisé l’attention du chef de l’Exécutif, essentiellement le soutien du préscolaire, la lutte contre l’abandon scolaire et le renforcement des effectifs par les enseignants contractuels durant son intervention. «Les syndicats restent un partenaire irremplaçable», a insisté El Othmani à propos de l’implication des centrales les plus représentatives au maintien de la paix sociale pour le parachèvement des programmes qui seront à l’ordre du jour durant les trois prochaines années. «La contractualisation avec les nouveaux enseignants n’est pas précaire, et les contractuels ne sont pas menacés de perdre leur emploi», a ajouté le chef du gouvernement. L’intégration de 34.000 nouveaux enseignants formant le pilier de cette décongestion devra donc se faire sans entraves, est-il indiqué. Parallèlement aux ressources humaines, le gouvernement entend privilégier les mesures destinées à la généralisation du préscolaire «qui s’est avéré être l’un des points faibles du système éducatif», ainsi que l’introduction d’un nouveau mode de financement. «C’est sur la base des contrats-programmes que le financement sera assuré, avec des expériences pilotes qui seront lancées dans 3 régions», a dévoilé le chef de gouvernement.

«La loi-cadre n’a pas encore été adoptée»
Concernant cette nouvelle législation, elle devra permettre aux gouvernements qui se succéderont jusqu’en 2030 de disposer d’un cadre d’exécution n’induisant pas de rupture majeure au cours des 14 prochaines années. El Othmani a voulu plutôt temporiser: «Je préfère ne pas trop parler du projet de loi-cadre sur la réforme avant que celui-ci soit validé en Conseil des ministres», a tenu à préciser le chef de l’Exécutif durant ses échanges avec les députés. Le chef de gouvernement a ainsi voulu éviter le débat sur la question de la fin de la gratuité de l’enseignement public qui a fait couler beaucoup d’encre, au point d’éclipser plusieurs mesures contenues dans le projet et qui ne sont d’une moindre importance. En attendant que le projet de loi-cadre soit mis dans le circuit de l’adoption, le soutien accordé aux familles continue sa courbe ascendante depuis 2015, ainsi que la hausse de la capacité d’accueil des centres de la formation professionnelle. Sur ce point, le taux d’intégration des lauréats au marché du travail a dépassé 87%, ce qui montre l’importance de ce segment dans la lutte contre le chômage des jeunes et l’accompagnement des besoins des métiers mondiaux. Pour améliorer le taux d’intégration des stagiaires, le gouvernement entend activer les clauses du contrat-programme signé avec l’OFPPT en vue d’atteindre le seuil de 668.000 places pédagogiques, avec une moyenne annuelle d’ouverture d’établissements qui atteint les 24 centres de formation professionnelle. Cette cadence devra permettre d’atteindre, en 5 ans, près de 1,7 million de lauréats à l’horizon 2021. L’approche régionale formera quant à elle l’ossature de l’action du gouvernement pour mieux adapter l’offre d’enseignement et assurer une plus grande équité en matière de dotations. Enfin, les infrastructures seront en ligne de mire durant la prochaine rentrée, de sorte à changer la perception qu’ont les citoyens des écoles publiques et à améliorer le cadre d’apprentissage.


Rétablir la confiance dans l’école publique

Malgré l’hétérogénéité de leurs points de vue, les groupes parlementaires au sein de la première chambre ont été unanimes, mettant en avant la nécessité de rétablir la confiance dans le système éducatif dans des délais raisonnables, et surtout en prenant en compte les enjeux au sein du rural. Les députés ont aussi insisté sur la nécessité que les premiers signes du changement du modèle de gouvernance désuet de l’enseignement public apparaissent dans les mesures prévues lors de la prochaine rentrée, parallèlement à l’optimisation de la relation pédagogique au sein des cycles scolaires et supérieurs. Le diagnostic opéré par les députés met en avant deux indicateurs qui montrent le grand malaise d’une large frange d’élèves des écoles publiques, à savoir le taux d’échec et celui d’abandon scolaire. L’urgence de remédier à cette situation a poussé les élus à recommander de se focaliser sur trois déterminants fondamentaux: le modèle pédagogique, la planification scolaire et la gouvernance. 


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