Maroc

Régionalisation avancée : vers une nouvelle génération de programmes territoriaux

Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc franchit un nouveau palier dans la régionalisation avancée. Il s’agit d’une nouvelle génération de programmes territoriaux. Pour concrétiser cette vision, le Roi a tracé quatre orientations fondamentales pour cette génération de programmes basée sur la mutualisation des efforts de tous les acteurs et sur leur articulation autour de priorités nationales et territoriales des régions.

Un nouvel appel à l’action. Près d’une décennie après la mise en œuvre de la régionalisation avancée qui s’est couronnée par la prééminence des régions en matière de développement territorial à travers la loi organique 111-14 de 2016, ce chantier s’apprête à franchir un nouveau palier.

Un virage stratégique amorcé par le discours prononcé mardi par le Roi Mohammed VI à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Une commémoration qui survient dans un contexte où le développement des régions s’opère dans le cadre d’un second mandat des Conseils régionaux étalé (2022-2027), mais aussi dans le cadre de la mise en œuvre permanente du programme de réduction des disparités territoriales et sociales.

Aujourd’hui, dans la continuité des réformes institutionnelles, législatives et socioéconomiques et la poursuite de projets structurants que le Maroc a lancés, le Royaume mise désormais sur une nouvelle génération de programmes territoriaux novateurs, fondamentalement ancrés dans la valorisation des spécificités locales.

Cette orientation royale vise à transformer les potentialités uniques de chaque région en vecteurs d’un progrès inclusif, garantissant que les bénéfices du développement atteignent chaque citoyen, étant donné que trois régions continuent de concentrer plus de 58% de la richesse nationale : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Développement territorial : un changement de paradigme
«Nous avons orienté le gouvernement pour l’élaboration d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial fondés sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de complémentarité et de solidarité entre les entités territoriales», a annoncé le Souverain dans son discours.

Cette insistance renouvelée, qui rejette l’idée d’un «Maroc à deux vitesses», a appelé à un «sursaut» collectif dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales. Dans ce sens, le Roi Mohammed VI invite à un changement de paradigme préconisant de passer des canevas classiques du développement social à une approche de développement territorial intégré.

«Notre objectif est que, sans distinction ni exclusion, et dans quelque région que ce soit, les fruits du progrès et du développement profitent à tous les citoyens», ajoute le Roi.

Développement territorial : les quatre piliers des nouveaux programmes
Pour concrétiser cette vision, quatre orientations fondamentales ont été formulées. Il est d’abord question d’apporter des réponses concrètes à la question du chômage à travers la promotion de l’emploi. Cela passe, selon le Souverain, par la valorisation des potentialités économiques régionales et l’instauration d’un climat favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement local.

Outre le renforcement des services sociaux de base, plus particulièrement l’éducation et l’enseignement ainsi que les soins de santé, de manière à préserver la dignité des citoyens et à instaurer la justice spatiale, le Roi Mohammed VI a appelé à l’adoption d’un modèle de gestion proactive et durable des ressources en eau, au regard de l’aggravation du stress hydrique et du changement climatique.

Il est question aussi d’assurer l’articulation autour avec le lancement des projets de mise à niveau territoriale intégrée, en totale résonance avec les mégaprojets en chantier à l’échelle du pays. Ce n’est donc pas par hasard que le Souverain a insisté sur la mutualisation des efforts des acteurs en tant que clé de voûte de la réussite de cette nouvelle feuille.

Le discours insiste également sur la nécessité d’une collaboration plus étroite et harmonieuse entre le gouvernement, les collectivités territoriales, le secteur privé, la société civile et les citoyens eux-mêmes. Cette approche est essentielle pour garantir l’appropriation des programmes, la synergie des actions et l’optimisation des ressources. Les projets doivent être «générateurs d’impacts réels», ce qui implique une logique de résultats et une évaluation constante de l’efficacité des actions menées.

Vers une nouvelle génération de PDR

La loi organique 111-14 de 2016 a réaffirmé la prééminence des régions dans le développement local et leur confère une certaine autonomie dans la réalisation de leurs objectifs de développement, notamment par le biais des Plans de développement régionaux (PDR), pour répondre, entre autres, aux défis du développement économique et social.

À noter que le nouveau décret n°2.22.475 fixant la procédure d’élaboration du PDR a déjà remplacé les dispositions du décret n°2.16.299 publié au Bulletin officiel du 29 juin 2016.

Dans le cadre de ce sursaut exigé par le Roi Mohammed VI, dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales, les Régions sont ainsi appelées à exercer d’emblée leurs compétences sur le plan économique et social, tout en veillant à réduire les disparités sociales, territoriales et locales entre les zones urbaines et les zones rurales, mais aussi, entre provinces, préfectures et communes.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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