El Bourini : «La technologie pour protéger les adouls contre la fraude»
Suite aux arrestations d’adouls à Kénitra et Tétouan pour «faux témoignages» et «falsifications», les adouls observeront une grève nationale les 27 et 28 novembre devant différents tribunaux du Maroc.
Pour protester contre la détention préventive de certains membres de leur corporation, les adouls marocains ont décidé de battre le pavé. Selon Abdessalam El Bourini, fondateur et ancien président de l’Instance nationale des Adouls, ces derniers ne sont pas protégés contre la fraude et l’État devra impérativement trouver une solution.
Questionné sur le rôle qu’auraient joué dans ces faits les récentes arrestations qui ont concerné – récemment – quatre personnes appartenant à une association de malfaiteurs soupçonnés de «faux en écriture» pour s’emparer de biens immobiliers à l’aide d’imprimés que ne possèdent généralement que les adouls et les notaires, El Bourini a rappelé qu’un discours royal a été destiné aux ministres de la Justice (Ramid) et des Habous afin de mobiliser une cellule composée d’experts juridiques qui avaient proposé la mise en place de la caméra de sorte à enregistrer et l’image et le son des deux parties ; ce qui a été refusé», s’exclame-t-il.
Dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur, a rappelé que la déclaration de la fraude se fait selon des règles juridiques, et que falsifier réside en la «modification» d’éléments afin de changer la vérité. Ce qui, selon El Bourini, n’a pas été le cas, du moins pour les adouls arrêtés à Kénitra sur lesquels il a déclaré avoir des données justifiant leur innocence.
L’archaisme de l’«adoulisme»
Entre autres questions soulevées par El Bourini figure celle liée à l’impossibilité de juger de l’authenticité d’un document. Faute de moyens (outils techniques), cela se fait à l’œil nu et le résultat est bien connu ; rappelant que «les adouls arrêtés à Kénitra n’ont rien falsifié mais reproduit sans le savoir ce que d’autres ont parfaitement modifié. «Dotez les adouls des moyens et outils nécessaires avant de s’en prendre à eux», a-t-il asséné.
La technologie, seul remède
Être souvent confronté à ce genre de problèmes devrait – normalement – encourager l’État à déployer les efforts nécessaires pour combattre ce fléau, pourtant très apparent dans certains métiers sensibles. Le fondateur de l’Instance nationale des Adouls a voulu par là lancer un appel à l’État, notamment au ministère de l’Intérieur pour qu’il installe des dispositifs sophistiqués afin de protéger les adouls de la manipulation et mettre ainsi fin à la fraude. «Si l’État veut réellement lutter contre la fraude, Il doit mettre à la disposition des adouls des appareils connectés directement au ministère de l’Intérieur afin de confirmer ou non l’authenticité de la CIN», conclut-il.
De son côté, Bouchaïb El Fadlaoui, président de l’Instance nationale des Adouls, a jugé d’«injustes» ces arrestations, soulignant que le juge d’instruction n’a pas hésité à ordonner la mise en détention préventive des adouls, sans même attendre la fin de l’enquête !
Il est à noter que l’Instance nationale des Adouls tiendra ce vendredi 24 novembre à Rabat, une conférence de presse pour dénoncer la situation des adouls, souvent sujets de manipulation et d’arrestations.