Maroc

Éducation nationale : le chantier est lancé

Le programme déployé par le ministère de l’Éducation nationale s’annonce riche en changement. Chakib Benmoussa fait un focus sur le préscolaire et le primaire pour rehausser le niveau d’apprentissage afin de pallier les difficultés. La feuille de route est en marche.

C’est une rentrée scolaire qui risque de s’inscrire dans les annales. En dehors de la cherté des fournitures qui a frôlé les 50% d’augmentation, la rentrée 2022-2023 est placée sous le signe de la réforme. Tant attendue, cette réforme du système éducatif redonne espoir, bien que le chemin paraît long et semé d’embûches. L’occasion pour Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, de dresser un bilan ainsi que de présenter les perspectives qui s’offrent au secteur. Par ailleurs, cette feuille de route partagée et enrichie est aujourd’hui un cap commun, précisant qu’une phase de restitution des résultats de ces concertations s’ouvrira dès la mi-septembre, mais déjà l’ambition centrale de la feuille de route de bâtir les trois piliers sur lesquels repose l’avenir des enfants fait largement consensus.

Une stratégie en marche
En effet, lors d’une conférence de presse tenue hier à Rabat, le ministre de tutelle a déclaré que 7,9 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école en cette rentrée. Lors de son allocution, Benmoussa a mis l’accent sur l’égalité des chances et surtout sur la qualité de l’enseignement. Et, pour y parvenir, bien des défis sont à relever. C’est ainsi qu’un projet de feuille de route a été élaboré, définissant les axes de la réforme dans l’objectif de mettre en place un cadre de travail harmonieux. Ainsi, pour cette rentrée, le département s’est fixé comme objectif de garantir une éducation à tous les enfants en âge de scolarisation. Il envisage également de poursuivre le chantier de l’instruction obligatoire. Accorder davantage d’importance au préscolaire et au primaire demeure une priorité. Le niveau de l’apprentissage et de maîtrise des élèves est une autre paire de manches.

Pour Benmoussa, il s’avère impératif de redresser la barre en rehaussant le niveau des compétences et des connaissances instituées. L’autre objectif concerne l’ouverture des élèves et leurs sens des valeurs. Concrètement, trois rituels quotidiens seront intégrés dans toutes les classes du primaire. Il s’agit d’un rituel de lecture de 10 minutes quotidiennement en début de cours d’arabe et de français, un rituel d’activités de mathématiques de 10 minutes en début de cours et enfin une activité physique de 15 à 30 minutes à raison de trois fois par semaine. Dans le même esprit, un programme innovant de soutien scolaire pour éradiquer les difficultés d’apprentissage sera mis en place. Il sera essentiellement basé sur des activités ludiques. Cette année scolaire sera également marquée par le renforcement des associations de sport scolaire et nouvelles activités extrascolaires dans tous les établissements secondaires.

Le préscolaire et le primaire d’abord
Toutefois, conformément au principe de la démocratie participative, et dans l’objectif d’édifier de manière collective et conjointe le projet de feuille de route, le ministère a organisé des concertations nationales élargies, en vue de créer des espaces d’échange et de partage, ainsi que d’investir dans l’intelligence collective des différents acteurs et partenaires. Il a également noté que cette dynamique de concertation nationale, qui a été marquée par la participation de 100.000 personnes, a pour but d’enrichir le projet et de définir les mesures concrètes à mettre en œuvre.

Par ailleurs, le ministre a établi un état des lieux du secteur. Il en ressort que l’effectif total des élèves de l’enseignement public et privé, tous niveaux confondus, a enregistré une évolution de 1% en comparaison avec la rentrée scolaire 2021-2022. Les établissements scolaires publics ont accueilli un total de 6,9 millions d’élèves, soit 2,4% par rapport à l’année précédente. Ces derniers seront encadrés par plus de 290.000 enseignants répartis sur environ 11.000 établissements, dont 7.000 en milieu rural. En revanche, les établissements publics ont accusé une baisse de 7% avec un nombre total s’élevant à 1,1 million d’élèves.

En ce qui concerne la stratégie visant la généralisation de l’enseignement préscolaire, comme étant un élément essentiel pour l’amélioration du système éducatif, les efforts déployés ont permis d’aménager pas moins de 26.000 classes dans les établissements de l’enseignement public primaire, dont 18.000 en milieu rural, afin d’accueillir près de 525.000 enfants, avec une hausse de 14% (63% en milieu rural).

Le ministère fait état de la mobilisation de 26.000 enseignants pour la réussite de ce chantier, dont 8.400 nouvellement formés dans le cadre du partenariat unissant le ministère et la Fondation marocaine pour la promotion de l’enseignement préscolaire.

Pour le collège, l’utilisation du numérique pour l’enseignement des matières scientifiques sera développée à travers la mise à disposition de nouvelles ressources numériques et la formation des enseignants à leur usage. A cet effet, des enseignants seront plus nombreux à être recrutés cette année (18.000 contre 15.000 l’année passée) et mieux préparés à leur mission avec pour objectif de réduire les situations d’encombrement des classes. Il sera aussi question de mettre en œuvre un nouveau modèle de formation initiale des enseignants avec le développement de la Licence d’éducation qui deviendra la voie d’accès privilégiée au métier d’enseignant et de renforcer la formation continue en mettant en place des formations certifiantes centrées sur l’amélioration des pratiques pédagogiques en classe.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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