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Écosystème des startups au Maroc : le chemin est encore long

On assiste actuellement à une véritable dynamique en ce qui concerne l’accompagnement des startups innovantes, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour le développement économique du royaume. Dans ce sens, Les Inspirations Éco, en partenariat avec Tamwilcom, a tenu un évènement le 21 mars à Casablanca, afin d’effectuer un décodage de la situation au Maroc, histoire d’identifier les ambitions à atteindre et les challenges à relever.

Les intervenants: Hicham Zanati Serghini, DG de Tamwilcom ; Youssef El Alaoui, membre du conseil d’administration de Réseau Entreprendre Maroc ; Ghita Hannane, responsable Maroc de la Société Financière Internationale ; Dounia Boumehdi, présidente de la Commission amorçage de l’AMIC et Ali Sami, dirigeant de la Startup Blink Pharma.

L’innovation et l’entrepreneuriat sont des enjeux majeurs pour le développement économique du Royaume. Les startups marocaines ont un grand potentiel, mais elles doivent encore relever des défis importants pour devenir des licornes. Les structures d’accompagnement et les investisseurs sont présents pour les soutenir. Certes, la situation de ces startups semble en pleine évolution, avec l’émergence de nouvelles initiatives visant à soutenir l’innovation et la création d’entreprises.

Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière de financement et d’accompagnement, ce qui peut entraver leur croissance et leur réussite. Malgré cela, de nombreux entrepreneurs, qui se veulent optimistes, comme Ali Sami, dirigeant de la startup Blink Pharma, continuent de croire en l’avenir des startups au Maroc et en leur capacité à réussir avec le bon encadrement et les bonnes opportunités.

Les initiatives telles que le Fonds Innov Invest ont démontré leur efficacité dans le financement des startups, en particulier dans les phases initiales. Cependant, il reste encore du pain sur la planche pour combler le fossé en matière de financement et de gestion des capitaux par rapport à d’autres pays tels que l’Espagne, le Portugal, le Nigeria… Les startups ont besoin de plus de prise de risque et d’investissements pour passer à l’étape suivante, de la phase de prototype à celle de l’accélération.

En fin de compte, la réussite des startups nationales dépendra de leur capacité à répondre aux besoins du marché et des consommateurs, ainsi que de l’appui et de l’accompagnement des partenaires et des investisseurs locaux et internationaux. Le Royaume possède un potentiel énorme en termes d’innovation et de création d’entreprises, mais il est crucial que les acteurs de l’écosystème travaillent ensemble pour soutenir cette dynamique et faire émerger les licornes de demain.

Les startups et grandes entreprises en tête de course
Malgré ces défis, l’écosystème des startups marocaines présente un grand potentiel. Les grandes entreprises, comme OCP et Maroc Telecom, sont de plus en plus impliquées dans le financement et l’achat d’innovation. Les consommateurs sont également de plus en plus exigeants et demandeurs d’innovations disruptives. Par ailleurs, Youssef El Alaoui, membre du conseil d’administration de Réseau entreprendre Maroc, souligne que le Maroc est en train de rattraper son retard en matière de réglementation et de gestion des capitaux, mais qu’il reste encore du travail à faire pour se mettre à niveau avec les pays voisins.

Les structures d’accompagnement, un soutien de poids
Réseau entreprendre Maroc est l’une des structures d’accompagnement des startups les plus actives du pays. Elle est présente dans huit villes et compte sur l’engagement de 90 chefs d’entreprise à Casablanca pour faire fonctionner l’association. Youssef El Alaoui souligne l’importance de l’accompagnement des dirigeants pour aider les startups à passer de l’idée à la commercialisation de leur Minimum viable product (MVP). Pour rappel, Réseau entreprendre Maroc a déjà accompagné 64 entreprises innovantes pour un financement de 14 millions de dirhams (MDH), dont 10 ont connu un franc succès.

Le financement, un enjeu crucial pour la survie des startups
Ali Sami, témoigne de la difficulté pour les startups de trouver des financements et des partenaires de qualité. Sa startup a frôlé la faillite à plusieurs reprises avant de rencontrer les bonnes personnes et de dénicher un fonds d’investissement de qualité. Il souligne également la difficulté pour certaines startups à survivre faute de moyens.

De son côté, Dounia Boumehdi, PDG de MITC Capital, la société de gestion de Maroc numeric fund (MNF) et présidente de la Commission Amorçage de l’AMIC, souligne l’importance de la définition d’une startup pour l’écosystème marocain et suggère une définition d’une entreprise avec moins de 100 MDH de chiffre d’affaires, une composante d’innovation significative, et un produit ou un service qui peut être mis à l’échelle. Elle souligne la nécessité d’une définition commune des startups à des fins juridiques et afin d’encourager leur participation dans le secteur public. Boumehdi mentionne également plusieurs questions réglementaires et fiscales, telles que la TVA non récupérable et les normes comptables non adaptées, qui sont source de problèmes importants pour les gestionnaires de fonds.

Afin de promouvoir la croissance des startups au Maroc, elle préconise la création d’incitations pour les entreprises et les investisseurs en vue de leur permettre de participer à l’écosystème et prône le développement d’une approche parallèle pour traiter les questions réglementaires et fiscales. Enfin, la PDG de MITC Capital mentionne également les défis du crowdfunding et le manque d’incitations pour les business angels au Maroc.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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