Des mesures considérables pour promouvoir les droits des migrants et des réfugiés au Maroc
Le Maroc a pris des mesures considérables pour promouvoir les droits des migrants et des réfugiés, « une politique qui mérite une reconnaissance internationale », a affirmé vendredi à Rabat Tendayi Achiume, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance.
« En matière de politique nationale, le Maroc a fait preuve d’un engagement louable en faveur des droits de l’Homme des migrants et des réfugiés », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au terme de sa visite dans le royaume, notant que la politique marocaine en la matière « mérite une reconnaissance internationale et souvent une émulation internationale ».
Ces politiques, a-t-elle estimé, constituent dans l’ensemble « une rupture bienvenue et nécessaire avec la sécurisation inhumaine entourant les phénomènes migratoires qui se produit dans de nombreuses régions du monde, en partie à cause de la montée du populisme et d’autres courants politiques ».
Elle a ajouté que le Maroc joue un rôle de premier plan dans ce sens en adoptant une approche qui prend au sérieux la nécessité de la migration centrée sur l’Afrique et les dimensions sud-sud de la migration internationale.
L’experte des Nations unies a, à cet égard, salué la politique de régularisation des migrants qui a bénéficié à 23.096 personnes, se réjouissant par la même de la procédure de régularisation qui a débuté en 2017, au cours de laquelle 28.400 demandes ont été soumises. Ces efforts revêtent une dimension inclusive à un processus qui a confié des rôles importants au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), aux défenseurs des droits des migrants et aux migrants eux-mêmes dans la détermination de l’admissibilité à la régularisation », a-t-elle estimé.
Achiume s’est aussi félicitée de la décision du Maroc de refuser de rassembler les migrants dans des centres de rétention et d’adopter plutôt une politique formelle visant à les intégrer dans la société. « En respectant ses engagements dans le cadre du Pacte mondial sur les migrations, le Maroc a adopté des mesures dignes d’être imitée par d’autres États », a-t-elle estimé, relevant qu’en dépit des actions mises en œuvre, « il reste du chemin à parcourir pour protéger les migrants et les réfugiés contre la discrimination et l’intolérance ».
Elle a dans le même contexte recommandé l’adoption d’un cadre juridique et politique global pour la lutte contre la discrimination qui mette pleinement en œuvre les dispositions de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD) relatives à l’égalité raciale, conformément aux recommandations du comité pour l’élimination de la discrimination raciale.
Tout en appelant à garantir un accès adéquat à la justice pour toutes les victimes de discrimination raciale et xénophobe, l’experte internationale a plaidé en faveur du recueil des données fiables basées sur des indicateurs reflétant avec précision la diversité raciale, culturelle et ethnique de la population marocaine, y compris en reflétant mieux la diversité linguistique.
La rapporteuse onusienne a effectué du 13 au 21 décembre une visite au Maroc à l’invitation du gouvernement marocain. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la coopération et de l’interaction permanente du Royaume avec le système des droits de l’Homme des Nations unies, en particulier les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme.
Durant son séjour, elle a tenu des réunions avec des responsables des départements gouvernementaux concernés ainsi qu’avec des responsables et des représentants d’instances et d’institutions nationales, en plus de la Rabita Mohammedia des Oulémas, le Conseil des communautés Israélites du Maroc et certaines organisations de la société civile.