Maroc

Dégradation des terres agricoles : un plan national face à l’érosion des sols

Les directions régionales de l’Agriculture ont entamé le processus d’attribution et de lancement des études relatives à l’élaboration des schémas directeurs régionaux devant aboutir à la réalisation des travaux de conservation des eaux et des sols et à la collecte des eaux pluviales dans les différentes régions. Le but est de mettre en place un plan national et des plans régionaux de conservation des eaux et des sols ainsi que de collecte des eaux pluviales dans les zones souffrant d’une pénurie d’eau ou menacées par le phénomène d’érosion.

Le coût de la dégradation des terres agricoles en raison de l’érosion hydrique est estimé, selon une étude réalisée en janvier 2017 par la Banque mondiale, à 0,54% du PIB national et ce, malgré les efforts consentis en matière de conservation des eaux et des sols au Maroc.

C’est dans ce sens que les directions régionales relevant du ministère de l’Agriculture ont entamé les processus d’attribution et de lancement des études relatives à l’élaboration des schémas directeurs régionaux. Des processus qui devraient aboutir à la réalisation de travaux pour la conservation des eaux et des sols et la collecte des eaux pluviales dans les différentes régions du Royaume.

Il s’agit en particulier des territoires caractérisés, d’un côté, par des ressources hydriques limitées ou un climat aride et semi-aride, et de l’autre, les régions vulnérables à l’érosion hydrique et présentant un risque imminent sur la sécurité alimentaire des populations. Le but est la mise en place d’un plan national et de plans régionaux de conservation des eaux et des sols et de collecte des eaux pluviales dans les zones les plus exposées au phénomène d’érosion et souffrant d’une pénurie d’eau.

Sur ce dernier point et au-delà de la menace de la dégradation des terres agricoles au Maroc, le ratio des ressources en eau par habitant et par année est de 606 m3/hab/an au Maroc qui demeure un pays aride en termes de ressources disponibles renouvelables.

Le plan d’action réalisé en fonction des schémas régionaux
Cette quantité reste inférieure à la dotation fixée à 1.000 m3/hab./an qui est reconnue comme seuil du stress hydrique. En se référant à la tendance d’évolution, force est de constater que cette dotation est passée de 2.560 m3/hab/an en 1960 à 731 en 2005 pour se situer à 645 en 2015 et 606 actuellement. La mise en œuvre de ces schémas directeurs permettra l’élaboration d’un plan d’action pour la conservation et le développement des terres agricoles vulnérables par la direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’espace agricole relevant du ministère de tutelle.

Ce plan d’action sera élaboré sur la base des études relatives aux schémas directeurs régionaux d’identification des sites vulnérables nécessitant des interventions de conservation des eaux et sols (CES) et des sites potentiels de collecte des eaux pluviales (CEP). Ledit plan d’action tient compte du fait que le problème de la dégradation des terres agricoles ne peut être traité en dehors d’une prise en compte des contraintes liées au manque d’eau et aux sécheresses récurrentes dans les zones d’agriculture pluviale. L’objectif est de garantir une gestion durable des ressources naturelles face aux défis du changement climatique tout en améliorant les conditions de vie des populations rurales.

Il s’agit aussi d’une réponse à la problématique d’érosion hydrique qui cause des dégâts agro-pédologiques et des dégâts en amont et en aval des infrastructures hydrauliques, aussi bien dans les périmètres Irrigués que dans le Bour. Elle affecte également la durabilité des propriétés agricoles et de parcours sur les plans hydro-pédologiques ainsi que la topographie des sites.

Une cartographie des zones d’intervention

Les études en question, qui restent encore à attribuer, porteront sur la réalisation d’un diagnostic général sur les risques réels de dégradation des sols, mais aussi, sur leur perception par les gestionnaires des terres, sur les facteurs à prendre en compte pour réduire les problèmes d’érosion et de manque d’eau et intensifier la production. Il s’agit aussi de procéder à un ciblage et une cartographie des zones d’intervention en fonction de l’ampleur du phénomène de dégradation et des conditions de mise en œuvre.

Par la suite, le repérage de la topographie des sites potentiels pour la collecte des eaux pluviales à des fins agricoles sera réalisé avec l’identification des techniques adaptées à l’analyse des mesures susceptibles de faciliter la mise en œuvre du programme d’intervention et de garantir sa réussite et sa pérennité. Il s’agit aussi de la réalisation d’un recueil juridique des textes visant la CES au Maroc et les prises de vue aérienne par drone des zones sensibles prioritaires à protéger. Il est question aussi de réaliser des enquêtes et plans parcellaires desdites zones.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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