Déficit de liquidité : l’atténuation est en marche
L’atténuation du déficit de liquidité est en marche. La tendance est clairement à la résorption du besoin en cash des banques à fin mai. En cette période de début de vacances d’été et de l’Aïd al-Adha, les tensions sur les liquidités devraient cependant s’accentuer.
Même si elle est structurellement déficitaire, la liquidité bancaire ne cesse de jouer au yoyo, en moyenne hebdomadaire, depuis le début d’année. Au point, tout de même, que le besoin en cash des banques s’est considérablement atténué durant le premier trimestre 2023. C’est, en substance, ce qui ressort du dernier rapport de la politique monétaire de BAM. Ainsi, il culmine à 69,6 MMDH, contre 87,8 MM, un trimestre auparavant.
L’institut d’émission attribue cette évolution à «la hausse des réserves de change de la Banque centrale, induite principalement par l’émission du Trésor sur le marché financier international». Il a été logique, dans ces conditions, que la banque réduise le montant de ses injections de 102,5 MMDH à 83,5 milliards.
Ce volume comprend 39,3 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, 22,1 MM à travers les opérations de pensions livrées, 22 MM au titre des opérations de prêts garantis accordés dans le cadre des programmes de soutien au financement de la TPME et 31 millions sous forme de swap de change. Il en découle, comme le précise le rapport, une augmentation de la duration moyenne résiduelle des interventions de BAM. Elle est ainsi passée de 45,1 à 50,4 jours. Le taux interbancaire est, pour sa part, demeuré aligné. Ceci dit, il se situe à 2,55% en moyenne, intégrant l’effet de la décision du Conseil de la Banque centrale de relever, en mars dernier, le taux directeur de 50 points de base (pbs). Si le déficit a poursuivi sa tendance à l’atténuation en avril et en mai, à 66,9 MMDH, il est fort probable qu’il se remettre à se dégrader en particulier avec l’avènement des vacances d’été et de l’Aïd. Des périodes généralement propices à l’augmentation de l’utilisation de la monnaie fiduciaire.
Tendance à la hausse des taux
Sur le marché des bons du Trésor, le trend est clairement à la hausse. Et cela risque de continuer de pénaliser le marché actions. Les taux ont poursuivi globalement leur augmentation au premier trimestre aussi bien sur le marché primaire que secondaire. Un mouvement qui s’est maintenu en avril et en mai sur le primaire, pour les maturités moyennes et longues. Toutefois, sur le court terme, les taux ont légèrement baissé. Pour le marché secondaire, les évolutions sont quasi similaires pour l’ensemble des maturités, exception faite du moyen terme dont les taux sont restés quasiment inchangés.
Au niveau du marché de la dette privé, les taux assortissant les émissions des certificats de dépôt demeurent en hausse au premier trimestre 2023. Idem pour les taux créditeurs qui ont connu une progression trimestrielle de 14 pbs à 2,38% en moyenne pour les dépôts à 6 mois et de 12 pbs à 2,69% pour ceux à un an.
Dans ces conditions, le coût de financement des banques s’est accru de 7 points par rapport au 4e trimestre 2022. Au dernier pointage (avril), on relève une baisse mensuelle du taux des dépôts à 6 mois de 6 pbs à 2,43% et une hausse de celui des dépôts à 12 mois de 34 pbs à 2,92%. Cela ne risque donc pas de favoriser l’épargne.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO