Déclinaison régionale du PAI : Le port d’Agadir, trop limité ?
Six mois après le lancement de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle (PAI), au niveau de la Région Souss-Massa, la configuration actuelle du port d’Agadir a suscité le débat lors de la session ordinaire de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de la Région Souss-Massa.
Il faut se rendre à l’évidence. Le port d’Agadir avec sa capacité limitée ne peut supporter le développement de locomotives dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle (PAI), amorcée, il y a six mois, au niveau de la Région Souss-Massa. Région qui a connu le lancement de huit écosystèmes régionaux pour la période 2014-2020. C’est le constat largement partagé par les membres de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de la Région Souss-Massa qui a tenu, à Inzegane, sa session ordinaire consacrée à la déclinaison régionale du PAI et le partenariat institutionnel entre les chambres professionnels et les collectivités locales.
«On ne peut pas parler d’une déclinaison régionale du PAI tant que les infrastructures portuaires ne sont pas à niveau pour la réception des grandes industries», explique Karim Achengli, président de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la Région Souss-Massa (CCIS). Avant d’ajouter «qu’une locomotive qui devrait s’installer à Agadir ne peut pas espérer une gestion optimale à l’export avec la capacité actuelle limitée de l’enceinte portuaire. D’où la nécessité d’agrandir le port d’Agadir et développer son potentiel afin de rattraper le retard enregistré», note-t-il. Aujourd’hui, le développement de l’offre portuaire d’Agadir se résume à deux options. Il s’agit d’une réorganisation du port actuel avec une extension vers l’ouest ou un redéploiement vers le nord, ce qui suppose une extension vers la localité d’Anza. Et «quels que puissent être le coût, la qualité ou la productivité de la région, si nous n’arrivons pas à exporter dans des délais très courts, il serait très difficile d’intéresser un investisseur étranger pour venir s’implanter dans la région. D’autant plus que le port est un compliment logistique pour la compétitivité de la région et sa zone franche», précise Majid Joundy, président de CGEM Souss-Massa.
Parallèlement, les mécanismes de financement ont également suscité l’intérêt des membres de la chambre, notamment les modalités d’attribution de subventions et primes d’investissement. En effet, le Conseil régional accordera aux investisseurs une subvention de soutien en appui aux nouveaux projets d’investissement calculée sur la base de 250 DH/m² de foncier pour une superficie maximale d’1 hectare. Cette subvention de soutien viendra en sus de la prime à l’investissement accordée dans le cadre du FDII (Fonds de développement industriel et des investissements) ou FDA (Fonds de développement agricole) à hauteur de 20% aux projets industriels de la région, alors que le FDIS (Fonds de développement de l’investissement du Souss) assurera aussi 20% du financement. Le reste, à savoir 40%, est mobilisé par le secteur bancaire et 20% par l’investisseur. «Jusqu’à présent, 11 projets sont déjà prêts alors que 6 projets sont en cours d’accompagnement. L’objectif est d’arriver à 30 projets d’ici la fin de l’année, alors que chaque projet dispose de son plan de formation», a annoncé Hicham Guedira, directeur des activités industrielles au sein du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique.