Maroc

PNAEPI 2020-2027 : le Comité de pilotage revoit sa copie

Le Comité de pilotage du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation a opéré un réajustement des plans relatifs aux barrages. la mesure cible particulièrement les zones à forte pluviométrie, avec pour objectif d’optimiser l’efficacité des investissements face au stress hydrique.

Le développement permanent des infrastructures hydriques au Maroc a été érigé en priorité nationale, comme en témoignent les différents discours royaux prononcés à ce sujet, mais aussi le suivi permanent par le gouvernement de la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) 2020-2027.

Face à l’intensification du stress hydrique et à la recrudescence des vagues de chaleur accompagnées du phénomène de chergui, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, a présidé, mercredi dernier, à Rabat, une réunion du Comité de pilotage du PNAEPI. Elle a permis de faire le point sur l’avancement de la mise en œuvre des différentes composantes du programme, ainsi que sur les mesures d’urgence prises en vue de garantir l’approvisionnement en eau potable et alléger le déficit en eaux d’irrigation.

Pour rappel, la mise en œuvre dudit PNAEPI a été accélérée à l’issue du discours royal à l’occasion de la Fête du Trône de juillet 2024. À ce titre, en complément des 8,72 MMDH déboursés entre 2020 et 2022 dans le cadre de la sécurisation de l’alimentation en eau potable des zones les plus déficitaires, de nouvelles mesures d’urgence ont été lancées en 2023 et 2024.

Deux projets d’interconnexion passés en revue
La réunion du Comité de pilotage du PNAEPI le 15 septembre 2023 a débouché sur l’adoption d’un programme chiffré à 3,04 MMDH (889 MDH en 2023, 1,64 MMDH en 2024, et 513 MDH au-delà de 2024). Deux projets d’interconnexion ont été examinés.

Le premier concerne la jonction entre les deux bassins hydrauliques de Sebou et Bouregreg et le deuxième porte sur la connexion des barrages Dar Khrofa et Oued Makhazine. Il était également question de la mise en eau de huit grands barrages entre 2021 et 2025, du renforcement de l’approvisionnement du monde rural en eau potable et de la réutilisation des eaux usées traitées à des fins d’irrigation, en plus de l’accélération des projets de dessalement de l’eau de mer dans le but de porter la capacité de production via cette ressource à 1,7 milliard de m3 à l’horizon 2030.

Dans cette perspective, ce programme prévoit, en complément des 16 stations existantes et des cinq actuellement en construction, la réalisation de 13 nouveaux projets répartis sur différentes régions du Royaume, dont la mise en service est planifiée entre 2028 et 2030.

Cette montée en capacité permettra de sécuriser 50% des besoins nationaux en eau potable (AEP), de renforcer l’irrigation grâce à l’utilisation d’eau dessalée et de réaffecter les dotations d’eau conventionnelle initialement destinées à l’AEP vers l’agriculture et/ou l’eau potable des zones rurales et des villes intérieures déficitaires.

Un taux de remplissage de 37,4%
Le comité de pilotage du PNAEPI s’est récemment penché sur la problématique de la retenue des barrages entre septembre 2024 et le 7 juillet 2025. Il en ressort un volume global de 4,3 milliards de m3, ce qui correspond à un taux de remplissage de 37,4%.

De ce fait, les quantités d’eau stockées dans les principaux barrages demeurent encore critiques pour la prochaine saison. C’est la raison pour laquelle le comité a recommandé de faire preuve de davantage de prudence et de renforcer la prise de conscience quant à l’importance de l’utilisation rationnelle de l’eau, particulièrement au cours de l’été, période traditionnellement caractérisée par une pression accrue sur les ressources hydriques.

Au menu : campagnes de sensibilisation et suivi des mesures d’urgence destinées à assurer l’approvisionnement continu en eau potable, notamment dans le milieu rural. La réunion de la semaine dernière a par ailleurs été l’occasion de procéder à un réajustement du programme des petits barrages et à la programmation de projets de grands et moyens barrages dans les zones à forte pluviométrie.

Le chef du gouvernement a appelé les différents intervenants à poursuivre leur implication et leur mobilisation pour la mise en œuvre optimale et efficiente de ce programme, conformément à l’échéancier arrêté, en application des hautes directives royales. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour assurer l’harmonie requise entre la politique hydrique et la politique agricole.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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