Maroc

Covid-19: Rahhal El Makkaoui décrypte les mesures d’urgence marocaines

Une loi de Finances rectificative serait nécessaire, mais cette question ne sera tranchée qu’après l’évaluation du comité de veille économique. C’est ce que souligne Rahhal El Makkaoui, président de la commission des Finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers. Dans cet entretien, il analyse les mesures prises par les autorités et la gestion de l’impact économique du Covid-19 sur le Maroc.

Qu’attendez-vous de la réunion des deux commissions des finances des deux chambres du parlement ?
Nous allons tenir cette réunion avec une présence «allégée» des parlementaires. Nous nous sommes déjà réunis, mercredi dernier, avec le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration pour la présentation du fonds spécial qui a été créé pour faire face à la pandémie du coronavirus. Il s’agit d’être au fait des dernières évolutions de la situation et tout ce qui se fait actuellement en la matière sur la base du travail du comité de veille.

Une loi de Finances rectificative est-elle urgente ?
C’est l’évaluation qui sera faite par le comité de veille qui déterminera cette question. Il faut laisser du temps à ce comité et aux autorités pour travailler. Je pense qu’on aura besoin, fort probablement, d’une loi de finances rectificative. Il faut attendre l’évaluation globale de la situation par le comité de veille. Je pense qu’il faut laisser le gouvernement et ceux qui gèrent ce dossier travailler d’une façon sereine. Ce qui est essentiel, c’est de se pencher sur les moyens de maitriser l’impact économique et social du coronavirus. La mise en place du fonds spécial est une grande décision. Son objectif est en effet triple : maîtriser le volet sanitaire tant sur plan de la prévention que de la prise en charge, amortir le choc sur le plan économique et gérer les répercussions sociales et économiques.

Que pensez-vous des mesures prises par le gouvernement ?
Je pense que chacun s’acquitte de ses missions convenablement. Le rôle du citoyen est aussi très important. Il faut suivre les directives des autorités pour venir à bout de cette pandémie. Le Maroc a été salué en raison de la rapidité de la prise des mesures qui s’imposent. Les dispositions qui ont été prises par le Maroc ont été en avance par rapport à la situation interne, contrairement à d’autres pays comme l’Italie et la France qui n’ont pris la décision du confinement qu’après avoir atteint un niveau de contamination élevé.

Sur la question de la perte d’emploi, sera-t-il facile de recenser les personnes concernées ?
Ce n’est jamais facile de faire ce genre de recensement. Mais, il y a certains cas qui sont faciles à recenser, comme ceux qui travaillent dans les cafés dont le nombre est très important. L’impact sur les citoyens est certain. Mais il faut compter aussi sur la solidarité des Marocains. Le gouvernement pourrait recourir aux programmes sociaux qui existent déjà pour soutenir le pouvoir d’achat des Marocains et toucher les couches de la population les plus vulnérables. Si on avait le registre social unifié, la gestion de cette situation inédite aurait été plus facile. Les programmes sociaux sont destinés aux citoyens qui n’ont pas de ressources ou qui travaillent dans l’informel et qui sont en situation de pauvreté. Il s’agit, entre autres, du RAMED, de Tayssir, du programme de soutien aux veuves…Il est possible d’utiliser ces programmes pour toucher la population cible.

Le Maroc a-t-il les moyens de gérer l’impact économique du Covid-19 ?
Les difficultés sont inévitables. Cette crise est exacerbée par le manque de pluie. L’impact économique de la crise est certain. C’est la manière de le gérer qui est désormais décisive. La création du fonds spécial, la solidarité des Marocains et les mesures prises par le gouvernement permettront de réduire l’impact économique sur les secteurs les plus touchés. Pour le tourisme qui est en arrêt, l’année sera difficile en dépit du soutien étatique. Actuellement, c’est la santé qui doit être érigée en priorité. Les solutions économiques sont en train d’être mises en place à travers le fonds spécial, à commencer par la sauvegarde de l’emploi qui est aussi une question primordiale. Le maintien des postes d’emploi pourra se faire à travers le dispositif des indemnités pour perte d’emploi. Il faut aussi compter sur la solidarité des entreprises. En effet, la solidarité est un élément clé, à ne pas négliger. Nous allons en effet dépasser cette crise grâce à la solidarité et au sentiment d’appartenance. D’autres mesures vont être prises, par la suite, pour cette année et l’année prochaine en vue d’amortir le choc économique. Mais le premier défi, c’est la santé. 


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