Maroc

Coordination nationale des métiers du plastique : Les professionnels haussent le ton !

L’entrée en vigueur de la loi 77/15 interdisant la fabrication et la commercialisation des sacs en plastique continue de susciter la colère des industriels. Réunis en une Coordination nationale des métiers du plastique, ceux-ci comptent organiser aujourd’hui un sit-in devant le ministère de tutelle.

L’interdiction des sachets en plastique au Maroc  suscite encore un tollé chez les professionnels du plastique. Près d’un mois après l’entrée en vigueur de la loi 77/15 interdisant la fabrication, l’approvisionnement et la commercialisation des sacs en plastique au Maroc, les industriels du plastique créent la Coordination nationale des métiers du plastique. Lors d’un point de presse organisé le 26 juillet à Casablanca, celle-ci a réitéré son incompréhension face à cette décision, laquelle provoque l’indignation dans les milieux des industriels.

Par la voix de son porte-parole, Mohamed Arabat, ladite coordination annonce son plan d’action, lequel devrait être mis à exécution dès aujourd’hui pour faire entendre la voix de ses membres. Dans le cadre de ce plan d’action, un sit-in est d’ailleurs prévu aujourd’hui, jeudi, à Rabat devant le ministère de tutelle. Une marche est également envisagée vers le Parlement, avec pour objectif de demander au gouvernement l’ouverture d’un dialogue pour examiner les mesures à entreprendre concernant la situation – qualifiée de désastreuse – de 250 unités industrielles aujourd’hui menacées de fermeture.

Selon le porte-parole de la coordination, si les revendications des professionnels ne sont pas prises en compte, ceux-ci prévoient d’organiser d’autres manifestations. «Nous serons obligés de mener des manifestations dans les jours qui viennent. Ces manifestations risquent de se poursuivre jusqu’à la tenue de la COP 22, événement environnemental qui sera organisé au Maroc en novembre prochain», souligne Mohamed Arabat. Celui-ci, qui ne mâche pas ses mots, a exprimé sa déception face à une décision qu’il qualifie d’«abusive et de précipitée». «La loi est abusive et sa mise à exécution n’a pas été bien préparée. Elle a été prise sans réfléchir à ses inconvénients et ses impacts, notamment sur le plan social. D’ailleurs, cette décision s’est répercutée sur quelque 50.000 personnes vivant de ce secteur, lequel existait depuis maintenant 60 ans.

Il faut dire que la situation sociale de ces gens s’est beaucoup dégradée et ceci depuis l’entrée en vigueur de ladite décision, le 1er juillet 2016», souligne, pour sa part, Aziz Loudiyi, industriel et membre de la coordination. Et celui-ci d’ajouter : «Cette décision n’était pas accompagnée par des alternatives et des solutions à même de ne pas causer des pertes considérables à quelque 250 unités industrielles».

De son côté, l’industriel Aziz Darouiche a tenu à préciser que le Maroc a pris la décision d’interdire la fabrication et la commercialisation du plastique en un temps record. «Le délais qui a été accordé aux industriels pour leur reconversion est de seulement six mois. Alors que dans un pays comme celui de l’Hexagone, le débat sur les alternatives a été entamé depuis 2000 et, à ce jour, il n’a pas encore été achevé», a-t-il expliqué, non sans colère. Avant de conclure : «À un moment où le Maroc cherche à trouver des solutions au problème du chômage, on nous surprend par la mise à exécution de cette décision, laquelle ne peut qu’aggraver le taux de chômage au pays». 



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