Maroc

Comptes sur carnets : Une rémunération de moins en moins attrayante

Les détenteurs de comptes sur carnets ne seront pas satisfaits en 2016. La rémunération qui leur sera servie au titre du premier semestre s’élève à 2,11%. De toutes les manières, le compte sur carnet reste de loin le placement sans risque préféré des Marocains.

Mauvaise nouvelle pour les détenteurs de comptes sur carnet. Au titre du premier semestre 2016, le plancher à partir duquel les banques leur serviront des rémunérations s’élève désormais à 2,11%. Il faut dire aussi que depuis quelques temps, les taux de ces placements n’ont pas arrêté de perdre des points de base. Il y a un an, ce taux était à 2,43% et plafonnait à 3,62% début 2014. La raison ? Le mouvement baissier de la courbe des taux auquel nous assistons depuis le début de 2014. Une tendance appelée à persister en raison de la poursuite de l’amélioration des finances publiques et d’une demande importante des investisseurs en bons du Trésor. La détente des taux obligataires impacte, en effet, le rendement d’autres placements financiers, notamment les comptes sur carnet ouverts auprès des banques, puisque leur rémunération est indexée sur le taux moyen pondéré des bons du Trésor 52 semaines durant le semestre précédent, diminué de 50 points de base. Même si le taux de 2,11 est un taux minima, toutes les banques se limitent au seuil fixé par Bank Al-Maghrib. En effet, de la même manière que ce taux a connu cette baisse, les taux appliqués aux crédits ont vu leur taux de référence, fixés par BAM, baisser fortement entre fin 2014 et le début de l’année 2015. Il est donc logique que les banques appliquent le taux minima fixé par Bank Al-Maghrib pour le compte sur carnet.

Aucun impact sur son attrait
En plus, ces dernières estiment que le produit reste très avantageux puisqu’il offre simultanément la liquidité, la sécurité et le rendement. Le compte sur carnet est en effet considéré par la majorité de ses utilisateurs, en premier lieu, comme un produit d’épargne à différencier d’un produit de placement qui est recherché pour le rendement qu’il présente. De ce fait, le client a besoin d’un produit qui lui permet de mettre de l’argent de côté, lequel est dissocié de l’argent qu’il utilise au quotidien. Le rendement proposé est «la cerise sur le gâteau». Certes, certains clients vont certainement ressentir la différence du rendement, mais cela ne les amènera pas à fermer leurs comptes, à en croire les professionnels du secteur. En outre, la concurrence du compte sur carnet est très faible, si l’on veut se limiter aux besoins auxquels répond ce produit. En effet, il n’y a pas de produit qui permet de bénéficier aussi bien de la liquidité que d’un rendement, aussi faible soit-il. Les autres produits d’épargne comme les dépôts à termes (DAT) ou les bons de caisse sont positionnés comme des produits de placement. En tant que tels, ils axent leurs avantages sur le rendement. Les valeurs mobilières (Actions, obligations et OPCVM), quant à elles, permettent la liquidité mais ne s’engagent pas sur un rendement contractuel. On peut dès lors affirmer que le compte sur carnet, même  s’il présente l’inconvénient
d’un plafond maximum arrêté à 400.000DH, reste un produit unique.

Perspectives de développement
Par conséquent, le compte sur carnet a de beaux jours devant lui au Maroc. En plus des avantages déjà évoqués, le produit présente l’avantage de l’accessibilité à toutes les franges de la société puisque l’on peut le contracter à partir d’une épargne de 100DH, sans être contraint de payer une commission à l’ouverture ou à l’utilisation. Il permet également un suivi facile et continu puisque toutes les opérations sont transcrites sur un livret que le client garde. Mieux encore, depuis une dizaine d’années, les banques lui ont adossé une carte de retrait rendant son utilisation plus facile et l’accès à l’argent continu 24h/24 et 7j/7. Compte tenu des avantages du compte sur carnet, il est clair que ces produits continueront de capter une part importante de l’épargne des ménages. La complexité relative des autres instruments de collecte de l’épargne, conjuguée à une conjoncture qui leur est défavorable – puisque jugés plus risqués ou moins liquides – favorisera le maintien d’une tendance haussière de l’évolution des soldes globaux des comptes sur carnet.


 

L’épargne nationale encore faible
Notons que le marché de l’épargne reste relativement faible au Maroc. Des études récentes montrent qu’un Marocain sur deux ne dispose pas d’une réelle capacité d’épargne. La structure démographique du pays, caractérisée par la prédominance d’une population jeune, plus encline naturellement à consommer qu’à épargner, explique partiellement cette faiblesse. À cela s’ajoutent, bien entendu, les conditions économiques des ménages qui ne sont pas toujours favorables à la constitution d’une épargne pérenne. D’ailleurs, la bonne tenue de la consommation a fini par impacter l’épargne nationale, première richesse financière d’une économie, laquelle s’est contractée pour se situer à 26,6% du PIB en 2013 au lieu de 33% en 2008.


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