Maroc

Climat : Stop aux investissements dans les énergies fossiles

Dans une déclaration, lancée par l’ONG 350.org et publiée quelques jours avant le sommet sur le climat, organisé avant-hier à Paris, des économistes affirment qu’«il est temps que l’ensemble des acteurs économiques mondiaux se tournent pleinement vers des énergies renouvelables sûres».

Près de 80 économistes de 20 pays ont appelé, la semaine dernière, à «la fin immédiate» de tout investissement dans les énergies fossiles et à la place «une hausse significative» du financement des énergies renouvelables. «Nous appelons à la fin immédiate de tout investissement dans de nouveaux projets de production et d’infrastructure de combustibles fossiles, et encourageons une hausse significative du financement des énergies renouvelables», ont-ils affirmé dans une déclaration lancée par l’ONG 350.org et publiée quelques jours avant le sommet sur le climat organisé avant-hier à Paris. Cette déclaration, signée par des économistes en provenance notamment de France, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Suède, du Japon et de Grèce, rappelle l’engagement du président français, Emmanuel Macron, et d’autres dirigeants en faveur d’un soutien financier accru aux solutions climatiques. Les signataires de la déclaration observent cependant que ceux-ci «n’ont rien dit sur l’autre partie de l’équation : les financements qui continuent à être accordés à de nouveaux projets de production et d’infrastructures charbonnières, gazières et pétrolières». Or, «il est temps que l’ensemble des acteurs économiques mondiaux se tournent pleinement vers des énergies renouvelables sûres», insistent-ils soulignant que «les institutions de développement comme les investisseurs publics et privés ont la responsabilité urgente et l’obligation morale de montrer la voie». Les signataires de l’appel, qui évoquent une «transition inévitable» et les opportunités qui y sont liées, mettent l’accent sur le fait que «la communauté des investisseurs a le pouvoir de créer les conditions pour rendre ce changement possible», et appellent à «construire une économie saine tout en protégeant les salariés du secteur de l’énergie, les communautés et en tenant compte des limites écologiques d’une planète finie». La combustion des énergies fossiles à l’origine des émissions de gaz à effet de serre est responsable pour les trois-quarts au dérèglement du climat sans précédent. Selon des études scientifiques, il est nécessaire de réduire l’exploitation des réserves en cours si le monde veut réaliser l’objectif de rester sous le seuil critique de 2°C de réchauffement climatique.


 production d’hydrocarbures : la banque mondiale serre les cordons de la bourse

À l’occasion du One Planet Summit, la Banque mondiale, la plus grosse banque multilatérale au monde, a annoncé l’arrêt du financement de la production de gaz et de pétrole. L’arrêt sera effectif après 2019. La Banque mondiale précise cependant qu’elle pourra faire des exceptions pour les pays les plus pauvres et où le financement de tels projets pourrait permettre d’accéder à l’énergie et ne remettrait pas en cause les engagements du pays envers l’Accord de Paris. Il s’agit de la première banque multilatérale à prendre un tel engagement dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz. En 2016, les financements de la Banque mondiale vers l’industrie pétrolière et gazière ont représenté environ 1,6 milliard de dollars, soit moins de 5% de la totalité des financements accordés la même année. Mais l’engagement de la Banque mondiale vaut garantie et fait effet de levier auprès d’autres investisseurs, notamment privés. Le retrait de la Banque mondiale de tels projets a donc de fortes répercussions sur le financement de tels projets et fait figure de signal fort envoyé au monde économique et financier. La veille, 200 ONG tels que Les Amis de la terre ou Global Witness avaient demandé à la Banque mondiale et au G20 d’arrêter de financer les énergies fossiles. «La fin approche clairement pour l’industrie du gaz et du pétrole», a réagi Greenpeace, estimant que la Banque mondiale a «envoyé une motion de censure» à l’industrie des énergies fossiles. L’ONG appelle désormais les autres institutions financières à faire de même.



Informel : derrière les chiffres du HCP


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page