Cités universitaires : la capacité d’accueil en hausse
Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, a annoncé lors de la séance des questions orales que les 24 cités universitaires disposent d’une capacité d’accueil de 54.000 lits, soit une hausse de 7% par rapport à l’année précédente.
Lundi dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, répondait aux questions orales à la Chambre des conseillers. Testé positif au Covid-19, c’est Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, qui a lu les réponses en son nom. Le ministre de tutelle a d’abord été interpellé sur les pratiques «odieuses» dans certaines universités et écoles supérieures.
Dans sa réponse, Miraoui précise que «l’exploitation sexuelle des étudiantes, un sujet qui concerne toute la société, ne peut être tolérée, car il y va de la moralisation de la vie universitaire ainsi que de la protection de la dignité des étudiantes et des étudiants». Il a aussi rappelé que la politique de son département à l’égard de tout comportement contraire aux bonnes mœurs est claire, transparente et basée sur la tolérance zéro envers tous les actes qui perturbent le fonctionnement normal du système et piétinent les principes de transparence et d’égalité des chances.
D’ailleurs, une fois informé de ces affaires de «sexe contre bonnes notes», le ministère de l’Enseignement supérieur a pris les mesures nécessaires en menant une enquête et des recherches approfondies auprès de toutes les parties concernées, en plus des autorités responsables au sein des institutions universitaires. «Toutes les mesures sont prises dans le cadre du respect des compétences du pouvoir judiciaire et de l’attachement de l’université au principe d’impartialité afin de ne pas influer sur le déroulement de l’affaire», précise le ministre en demandant de ne pas généraliser ces faits à l’ensemble du territoire national. Il a également indiqué avoir mis en place un comité composé de représentants de la société civile et de certaines institutions constitutionnelles concernées par la question, de professeurs de l’enseignement supérieur et de fonctionnaires du ministère, avec la participation de certaines étudiantes victimes de ce phénomène abject. Ce comité présentera très prochainement ses propositions en vue de trouver des solutions efficaces qui s’ajoutent aux mesures prises par les universités telles que le numéro vert et les cellules d’écoute et d’accompagnement.
Abdellatif Miraoui a également été interpelé par le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, sur la capacité des cités universitaires à accueillir un nombre plus important de bacheliers. En réponse à cette question, le ministre annonce que l’offre d’hébergement des étudiants comprend 24 cités universitaires d’une capacité d’accueil de 54.000 lits, soit une hausse de 7% par rapport à l’année universitaire précédente. Le ministre a fait état d’une baisse de 30% du nombre de lits occupés pendant l’année universitaire en cours (38.000 lits) en raison de la pandémie de la Covid-19. Il a, par ailleurs, précisé que 17.000 lits ont été réservés aux anciens étudiants contre 21.000 pour les nouveaux inscrits aux facultés, soit 40 % de l’ensemble des demandes exprimées qui est de 52.000. Soulignant que «l’accès à l’enseignement supérieur dans de bonnes conditions est l’une des priorités du ministère. De nombreuses cités universitaires ont connu des travaux d’extension, dont celles de Tétouan-M’diq (1.100 lits), l’annexe de la cité universitaire d’Errachidia (1.000 lits) ou encore la cité universitaire Agadir Tilila qui sera inaugurée en février prochain (1.400 lits)», détaille le ministre.
En outre, de nombreux programmes d’envergure, qui reflètent les efforts déployés en la matière, sont en cours d’achèvement, d’une capacité de 4.550 lits, dans les villes de Nador, Taza, Kénitra et Mohammedia et la réalisation des études pour la construction ou l’extension de plusieurs cités universitaires en vue de renforcer la capacité d’accueil de 3.048 lits supplémentaires. Répondant à une autre question sur le faible nombre de postes budgétaires créés pour les titulaires d’un doctorat non fonctionnaires sur le plan national, le ministre a rejeté toute baisse du nombre des nouveaux postes dédiés à cette catégorie, puisqu’ils sont passés de 400 en 2017 à 800 au titre de l’année en cours. Miraoui précise aussi que son département veillera à l’augmentation du nombre de postes budgétaires pour répondre aux exigences en matière d’encadrement pédagogique et de soutien à la recherche scientifique et à l’innovation, soulignant que l’université marocaine a besoin de se doter de tels postes dans le cadre de la réforme globale de l’écosystème élaboré actuellement par le ministère.
Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO