Campagne agricole : une dynamique très positive dans le Nord

Dans le nord du Maroc, on est passé de l’inquiétude à l’espoir d’une très bonne campagne agricole. Selon les statistiques officielles, la région a enregistré 50% de pluies de plus par rapport à l’année dernière, avec un taux de remplissage de 60% des barrages et une augmentation de 35% de la surface pour les cultures de printemps !

C’est un rattrapage inespéré qui s’opère actuellement dans la campagne agricole dans le nord du Maroc. Et c’est le moins que l’on puisse dire au regard des chiffres que vient de publier la Direction régionale de l’agriculture (DRA) à Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Selon ces statistiques, la région a enregistré, à ce jour, une hausse de 50% de sa pluviométrie par rapport à la saison dernière. Et cela, essentiellement grâce aux précipitations qui s’abattent actuellement sur la région et sur une bonne partie du Royaume depuis le début du mois de ramadan.

«Jusqu’au 20 mars, la région a enregistré une pluviométrie moyenne de 500 mm. Les provinces les plus arrosées sont Ouezzane (716 mm), Chefchaouen (691 mm), Tanger-Assilah (592 mm), Tétouan (432 mm), Larache (406 mm) et Al Hoceima (152 mm)», constate la DRA.

D’ailleurs, le taux de remplissage global des barrages de la région se situe à 60%, avec plusieurs barrages locaux arrivés à leur capacité maximale. C’est donc une saison exceptionnelle qui se sévit ici, sachant qu’habituellement, cette partie du Royaume est la moins touchée par la sécheresse qui sévit depuis sept ans maintenant.

Impact positif
Sur le plan agricole, on parle ainsi d’une campagne agricole «prometteuse» qui se profile. «Ces précipitations ont eu un impact très positif sur les cultures d’automne et d’hiver (céréales, légumineuses, plantes sucrières et légumes)», note la DRA.

Il en est de même pour la croissance des arbres fruitiers et la qualité des récoltes, mais aussi sur l’alimentation du bétail. Les pluies ont aussi amélioré le couvert végétal des zones pastorales, favorisant ainsi les réserves fourragères pour le bétail. De plus, elles créent des conditions favorables aux cultures de printemps, se réjouit-on au niveau de la DRA.

Par conséquent, plus de 340.000 hectares de céréales ont été semés, ainsi que 20.600 hectares de légumineuses. 66.140 hectares de cultures fourragères et 6.733 hectares de cultures sucrières. Pour les légumes d’automne et d’hiver, plus de 32.500 hectares ont été cultivés, dépassant les objectifs fixés, avec notamment 12.800 hectares de pommes de terre, 200 hectares de tomates et 1.450 hectares d’oignons.

+35% pour les cultures céréalières
Selon toujours la Direction régionale de l’agriculture, en prévision des cultures de printemps, un programme couvrant 60.000 hectares a été mis en place, soit une augmentation de 35% par rapport à la saison précédente. Il comprend notamment les légumes (18.000 ha), les céréales de printemps (3.125 ha), les légumineuses (20.500 ha), les cultures fourragères (10.375 ha) et les oléagineux (8.000 ha).

Enfin, pour soutenir les agriculteurs, poursuit la même source, des subventions ont été allouées à l’achat de semences et plants certifiés, notamment pour les tomates, pommes de terre et oignons.

De plus, environ 35.000 quintaux de semences certifiées de céréales ont été distribués à des prix incitatifs, tandis que 150.000 quintaux d’engrais azotés subventionnés ont été mis à disposition dans 11 centres de distribution.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO