Brexit : La facture sera salée pour Theresa May
Le casse-tête du Brexit est loin d’être résolu. Les Européens envisagent d’ores et déjà de prolonger les discussions post-Brexit au-delà du calendrier initial prévu. Et de s’interroger sur le prix que cela devra coûter aux Britanniques. Des discussions auraient eu lieu mercredi entre les ambassadeurs des 27 pays membres restants, au cours desquelles ils se sont interrogés sur la nécessité ou non de faire figurer, dans la feuille de route du négociateur de l’Union Européenne- Michel Barnier -, l’éventualité d’une prolongation de la période de transition. Sachant que la Première ministre britannique souhaitait deux années de transition à partir du 30 mars 2019, date de mise en œuvre du divorce, le négociateur avait affirmé qu’il n’était pas question d’aller au-delà du 31 décembre 2020, soit trois mois de moins. Cette date est celle de l’échéance de l’actuel budget européen. Au-delà, Londres devra verser une nouvelle contribution. La Hongrie propose une clause d’extension visant à éviter la possibilité d’une rupture violente, au cas où la transition n’aurait pas abouti dans le temps qui lui est imparti. Mais Paris et Berlin sont opposés à cette option. Et Bruxelles continue de mettre la pression ces derniers jours sur Londres. De nombreux ambassadeurs estiment que les deux ans de transition post-mars 2019 seront trop courts.
Dans ce temps imparti, il faudra notamment faire ratifier l’ensemble des termes de la transition arrêtés par les Parlements des 27. C’est le prix à payer par les Britanniques pour une éventuelle prolongation qui intéresse les Européens : les lois européennes seraient alors encore en vigueur en Grande-Bretagne, ce qui obligerait Londres à payer son accès au marché unique. Plusieurs pays membres ne veulent pas encore évoquer la question, sachant qu’à mesure que le calendrier avance, leur pouvoir de négociation va lui aussi augmenter. Pour Theresa May il n’est pas question de » payer pour l’accès au marché ». Les Britanniques espèrent obtenir un accord politique sur les termes de la transition d’ici au mois de mars, soit douze mois avant le déclenchement de l’article 50. D’ailleurs, la Première ministre britannique a reçu ce jeudi, avec le ministre des Finances, une quinzaine de hauts responsables du secteur financier. La Première ministre a fait part aux dirigeants de l’état des négociations sur le Brexit, promettant de trouver un accord sur la période de transition d’ici fin mars. Le secteur financier plaide de longue date pour cette période d’adaptation après le Brexit, prévue fin mars 2019, afin d’éviter les perturbations liées au passage vers la nouvelle relation commerciale avec l’UE. La sortie du marché unique signifie pour ces entreprises la perte du passeport financier qui leur permet de proposer leurs produits sur le continent depuis le Royaume-Uni. Nombre d’entreprises se préparent au Brexit en obtenant des licences bancaires dans d’autres pays européens et en prévoyant de déplacer des activités et emplois vers des centres financiers du continent.