Benkirane sort de son silence
En tant que premier dirigeant du parti de la lampe, Abdelilah Benkirane a reçu l’ensemble des élus locaux du PJD. Dans une démarche de recadrage des PJDistes, Benkirane a essayé de lutter contre les divisions qui commencent à se creuser dans les rangs de son parti.
«En ces jours où il m’est imposé, d’une manière ou d’une autre, de garder le silence. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il s’agit d’un choix personnel. Personne ne m’a imposé cette attitude. Les circonstances du parti et celles du pays ne me tolèrent pas de telles sorties», c’est avec ces phrases qui cachent plus qu’elles ne dévoilent que Benkirane a entamé son discours diffusé en live sur le site web du PJD.
Pour mieux appréhender l’avenir, Benkirane a invité les élus et d’une manière générale l’ensemble des membres du PJD à revenir à la genèse du parti et ses premiers fondements. Bon orateur qu’il est, Benkirane est passé sans transition à une question qui divise les membres de la lampe depuis sa mise à l’écart en tant que chef de gouvernement désigné. Et de souligner, «il ne faut pas tout mettre sur le dos de la décision de ma mise à l’écart en tant que chef de gouvernement chargé de constituer le gouvernement».
Ainsi, Benkirane n’a pas hésité à affirmer qu’il avait en cette période un pressentiment de la fin de sa mission. Et de dire que des gens de l’intérieur du parti et d’autres de l’extérieur lui ont fait comprendre qu’il ne doit pas «baisser les bras». Pour le chef de file du PJD, rien ne justifie «le laisser-aller».
«Le parti demeure une fierté…Notre parcours est presque «sans défauts», souligne Benkirane qui temporise pour dire : «vous ne devez pas oublier, vous n’êtes pas les seuls à vouloir réformer, changer et améliorer et faut pas le faire indépendamment de la société. Plus de 90% des Marocains veulent réformer et sont prêts à le faire». «N’oubliez pas que des gens honnêtes comme vous et mieux que vous se trouvent dans la société marocaine».
L’autre point sur lequel l’ancien chef de gouvernement a tardé, c’est celui de la monarchie. «La monarchie, on ne joue pas avec. Ce n’est pas un choix. On ne remet pas en question la monarchie», a souligné Benkirane qui cite sa rencontre avec les parents de Nasser Zefzafi, l’un des détenus du Hirak du Rif à qui il aurait expliqué qu’ils doivent clarifier que leur fils n’est pas séparatiste. Aujourd’hui, «il est inacceptable de laisser des foyers de tensions», a conclu Benkirane dans son traitement de la question de la sacralité de la monarchie au Maroc.