Maroc

Assises de l’AUSIM 2024 : l’opportunité à double tranchant du digital

La 7e édition des Assises de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc s’est ouverte jeudi à Marrakech. Le pouvoir du numérique a été au cœur des discussions sur la stratégie Maroc Digital 2030.

Libérer le pouvoir du digital n’est pas une tâche aussi simple qu’elle en a l’air pour le Maroc qui s’est officiellement doté, il y a un mois, de sa propre stratégie nationale «Maroc Digital 2030». Au-delà des répercussions socioéconomiques, où le digital peut jouer un rôle central à la fois dans la transformation de la société et de l’économie, il peut aussi être une source de nouvelles vulnérabilités. Une mise en garde partagée lors de l’inauguration de la 7e édition des assises de l’Association des Utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM) à Marrakech, un rendez-vous professionnel organisé tous les deux ans, depuis 2012.

De ce fait, l’enjeu actuel est de transformer les défis posés par le numérique en opportunités, en évitant la concrétisation des risques potentiels.

«Alors que nous sommes témoins de crises globales, environnementales, économiques et sociétales, le numérique s’impose comme un levier essentiel de la transformation. Mais ce pouvoir est double : il peut soit renforcer nos fragilités, soit devenir un catalyseur de solutions durables», explique Hicham Chiguer, président de l’AUSIM.

Sachant que les émissions mondiales de CO₂ ont atteint 36 milliards de tonnes en 2021, le digital, porteur d’innovations et d’espoirs, représente cependant jusqu’à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une empreinte comparable à celle du secteur de l’aviation !

Le pouvoir du digital à l’ère des transformations plurielles
Durant l’année 2021, les centres de données mondiaux ont consommé environ 200 térawattheures d’électricité, soit 1% de la consommation électrique mondiale tandis que la fabrication des équipements électroniques, à elle seule, pèse pour 78% de l’impact environnemental du secteur, avec des ressources précieuses, souvent extraites de manière non durable.

«Ces chiffres sont un signal d’alarme. Nous devons les regarder en face, car le digital peut devenir un allié essentiel ou une source de nouvelles vulnérabilités», indique Hicham Chiguer lors de la cérémonie d’ouverture de cette 7e édition des Assises.

Après la séance d’ouverture, cet événement a été marqué par l’initiation de deux tables rondes sur, respectivement, le pouvoir du digital et la stratégie nationale «Maroc Digital 2030». Abordant les transformations entraînées par le digital, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, a souligné que «l’information est à la base de beaucoup d’entreprises qui ne traitent pas des biens physiques. Et quand on élargit l’horizon, c’est à dire en abordant les interactions humaines, c’est de l’échange de l’information et de la communication qui se trouve au fond.

Du coup, c’est le fondement même du digital, en plus d’autres couches qui se sont rajoutées, telles que la mobilité, il y a trois décennies, ainsi que l’intelligence artificielle, actuellement».

L’incertitude est devenue une donne  structurelle
De son côté, Mohamed Horni, président directeur général de Hightech payment systems (HPS), a rappelé que le rapport de la Commission spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) a insisté sur le développement du digital comme étant le premier levier pour réussir cette feuille de route.

«Nous sommes en train de vivre des transformations dans tous les domaines grâce à deux facteurs essentiels : la transformation digitale et la globalisation qui standardise les modèles de consommation et de production», explique Horni.

Et d’ajouter que «dans un contexte marqué par l’incertitude, qui est devenue une donne structurelle, on assiste à des polycrises. De ce fait, il faut être capable d’anticiper, dans la mesure du possible, et être agile pour s’adapter aux transformations qu’on a toujours du mal à prévenir. Sur ce registre, le digital impose un double jeu : il participe à cette transformation et crée des incertitudes, surtout pour les métiers, tout en contribuant à ce qui se passe avec l’intelligence artificielle».

Présentant les grandes lignes de la stratégie «Maroc Digital 2030», Redouane Mebchour, président de la Fédération marocaine de l’externalisation des services, a abordé la nécessité d’attirer de nouveaux donneurs d’ordre relevant de tous les branches tout en diversifiant les activités.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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