Maroc

Souss-Massa : la forte baisse de la pauvreté ne masque pas les disparités locales

La région de Souss-Massa affiche une baisse significative de sa pauvreté multidimensionnelle (5,7% en 2024), largement attribuée aux progrès réalisés dans l’éducation, la santé et l’accès aux services de base. Malgré une performance meilleure que la moyenne nationale (6,8%), le rapport révèle l’existence d’inégalités significatives, en particulier dans certaines communes rurales. Cela souligne la nécessité de poursuivre des politiques de ciblage territorial en vue de résorber les poches de vulnérabilité persistantes.

Bien que des inégalités subsistent encore à l’échelle locale, la région de Souss-Massa affiche un taux de pauvreté multidimensionnelle de 5,7% en 2024, ce qui la positionne en dessous de la moyenne nationale de 6,8%. C’est ce qui ressort du rapport du Haut-commissariat au plan sur la cartographie de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc, s’appuyant sur les données des recensements généraux de la population et de l’habitat de 2014 et 2024, et offrant une perspective sur les dynamiques de développement à l’échelle territoriale.

Au sein de cette cartographique nationale, la région Souss-Massa s’est distinguée par des progrès dans la réduction de la pauvreté multidimensionnelle, bien qu’une analyse plus fine révèle la persistance de défis à des niveaux géographiques plus localisés. Cette performance est le fruit d’un recul de l’ordre de 49,1% par rapport à 2014, plaçant ainsi la région parmi les territoires ayant enregistré les «plus fortes réductions du taux de pauvreté».

Selon le rapport en question, les avancées en matière de capital humain, de santé et d’accès aux services de base ont été les principaux moteurs de cette transformation. Cependant, l’analyse des données révèle que des inégalités subsistent à l’échelle locale. Ces «disparités territoriales persistantes» appellent à la poursuite et au renforcement des interventions ciblées.

L’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) pour la région s’établit à 2,1%, également inférieur à la moyenne nationale (2,5%), et l’intensité moyenne des privations est de 35,9%, légèrement en dessous de la moyenne nationale de 36,7%. Ces chiffres témoignent d’une amélioration substantielle des conditions de vie et de l’accès aux services essentiels pour la population.

Pauvreté : facteurs clés de la réduction
L’analyse de la décomposition de l’IPM révèle les leviers principaux de cette amélioration. Pour le capital humain et l’éducation, Souss-Massa a enregistré les «progrès les plus notables en matière d’éducation chez les adultes». Le taux d’adultes ayant complété au moins cinq années d’études est passé de 47% en 2014 à 57,1% en 2024, soit une augmentation de 10,1 points de pourcentage.

Parallèlement, le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 14 ans a continué de progresser, atteignant 95,5% en 2024 contre 92,9% en 2014. L’éducation étant identifiée comme une composante majeure des déficits de pauvreté et l’un des principaux leviers de sa réduction. De plus, parmi les autres leviers, figure aussi l’amélioration de l’état de santé.

En effet, la prévalence du handicap dans la région Souss-Massa a légèrement diminué, passant de 5,2% en 2014 à 4,6% en 2024. Plus important encore, la part de la population vivant dans un ménage comprenant au moins une personne en situation de handicap a considérablement reculé, de 22,4% à 15,7%, sur la même période.

Cette amélioration contribue à la réduction globale des privations. Pour ce qui est des services sociaux de base et conditions de vie, l’accès aux infrastructures de base a connu une amélioration sensible. La part de la population privée d’accès à l’électricité a chuté de 6% en 2014 à seulement 1,9% en 2024 et l’accès à l’eau potable a également progressé de manière spectaculaire, avec une réduction des privations de 11,2% en 2014 à 2,7% en 2024.

Bien que des disparités persistent, la proportion de la population sans assainissement conforme est passée de 11% à 6,9% alors que la qualité des logements s’est également améliorée. La part de la population vivant dans des logements aux sols inadéquats est passée de 11,5% à 7,3%. Ces progrès en matière de conditions de vie reflètent des investissements substantiels dans les infrastructures régionales.

Persistance des disparités territoriales
Malgré ces avancées, le rapport souligne la persistance de «disparités territoriales significatives» à l’échelle des provinces et préfectures, surtout des communes. Si les provinces et préfectures de Souss-Massa (Agadir Ida Ou Tanane, Inezgane Ait Melloul, Tiznit) affichent des taux de pauvreté très faibles (moins de 5%), d’autres provinces comme Taroudannt et Tata se situent dans une bande de pauvreté légèrement supérieure (5% à moins de 7,5% en 2024).

L’examen des données communales met en évidence que certaines communes, en particulier en milieu rural, continuent de présenter des taux de pauvreté plus élevés, notamment celles relevant de Taroudant et Chtouka-Ait Baha (dans les bandes de 10%-15% ou même 15%-20%, en 2024). Cela implique que ces «poches de précarité persistantes» nécessitent des «politiques de ciblage territorial» adaptées.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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