Maroc

Alliances : Toujours favori, malgré l’épisode des ORA

Au lendemain de la publication de l’avis sur le remboursement de ses Obligations remboursables en action (ORA) pour 1 MMDH, la valeur du cours Alliances avait dévissé de plus de 6% durant les séances qui ont suivi. Pourtant, l’immobilière est toujours dans les petits papiers des analystes.

L’officialisation le 2 mai de l’augmentation de capital d’Alliances Développement Immobilier, à travers le remboursement des ORA émises en 2015 n’a finalement pas bien été accueillie par les investisseurs. La réaction du marché boursier ne s’est pas fait attendre. L’action ADI a perdu 6,25% de sa valeur dès la première séance (3 mai 2018). Le titre affiche désormais une contre-performance annuelle de 29%. Le remboursement des ORA par Alliances passe par l’augmentation de capital prévue par la société. L’objectif étant de passer de 12,6 à 19 millions d’actions. Dans le détail, plus de 9 millions d’obligations ont été remboursées avec une parité de 100/155 actions nouvelles de 100 DH de nominal pour 1 ORA de 100 DH de nominal. Ceci s’est traduit par la création de 6.429.660 actions nouvelles, pour porter le nombre d’actions total de la société à 19.078.588 actions, soit une hausse de 50% des actions qui composent le capital. Les nouvelles actions ont été émises au cours de 155 DH. Ainsi, les gestionnaires de fonds, surtout obligataires et monétaires (BMCE Bank, BKG, Valoris, AXA entre autres) ont dû vendre les actions nouvelles pour rester conformes aux ratios prudentiels imposés par la loi. Ce qui a pu entraîner une offre très importante sur le marché des actions. Ce qui a poussé vraisemblablement à la baisse du cours.

Le dénouement de l’opération a eu comme conséquence naturelle une dilution du bénéfice par action (BPA) et donc des impacts négatifs sur le niveau de valorisation et de cherté du titre. Pourtant, cette opération, qui entre dans le cadre de la restructuration de la dette d’Alliances, a permis au groupe immobilier d’afficher un meilleur ratio d’endettement et de réduire drastiquement ses dettes financières. Pour rappel, la restructuration de la dette d’Alliances a fait l’objet de la création d’un fonds de titrisation, FT DOMUS, où était logée une partie des créances détenues par les OPCVM à fin 2017. Parallèlement à l’endettement bancaire, Alliances avait eu recours à un mode de financement particulier, une émission obligataire remboursable en actions sur une durée de 3 ans, 2012-2015, prorogée de 2015 à 2018 et qui est arrivée à échéance ce 30 avril 2018. Il faut dire que ce plan de désendettement du groupe Alliances a porté ses fruits. Le groupe avait réduit significativement sa dette et retrouve une structure financière saine. Après avoir réduit sa dette bancaire, ADI réalise la deuxième phase de son plan de restructuration de sa dette privée afin de retrouver des fondamentaux solides. Depuis le démarrage de son plan de restructuration, le groupe immobilier a réussi à réduire sa dette de 5,6 MMDH. Elle est passée de 8,5 à 2,9 MMDH. En outre, les Conseils d’administration d’Alliances Développement Immobilier et de chacun des établissements initiateurs, avaient autorisé, dans le cadre de la restructuration financière du groupe Alliances, la mise en place d’un programme de titrisation de certains actifs immobiliers, notamment Aghouatim Al Baraka S.A, Allixus 2 S.A, Remal Morocco Hospitality S.A.S et Société d’Aménagement Lixus S.A. À travers cette opération de titrisation, le groupe espère ainsi rembourser certains de ses créanciers en vue de la restructuration d’une partie de sa dette privée.

Une vision claire qui réjouit les professionnels de la place. Au-delà de ce plan de désendettement, les bonnes performances 2017 du groupe immobilier ont joué en sa faveur. Pour l’heure, les analystes misent sur les opportunités qui peuvent se présenter devant les sociétés immobilières cotées à la Bourse. Celles-ci porteraient principalement sur les mesures incitatives pour le logement social jusqu’en 2020 face à un déficit important de logements économiques dans les grandes villes du royaume, ainsi que sur la mise en place d’incitations pour le segment moyen-standing qui est en cours d’étude.


Selima Mrabet
Analyste chez AlphaMena

Le marché a négativement réagi suite à l’annonce des conditions de remboursement des ORA d’Alliances. La parité 100/155 actions entraînera une dilution supérieure à nos attentes : 33.7% vs 28% prévu par notre modèle. Cette opération alimentera une pression à la vente sur le cours d’ADI de la part des gestionnaires de fonds obligataires. Les récentes turbulences font qu’ADI a du mal à maintenir le cap. Il est vrai que le promoteur immobilier a réussi à améliorer sa structure bilancielle, mais le plus important est la concentration sur la génération du cash. Toutefois, sans une reprise du secteur immobilier au Maroc, le bilan d’Alliances risque de se dégrader. Le titre enregistre une performance YTD de 29,4%, 17,24% sur le dernier mois et 10% depuis le 2 mai 2018. Nous sommes en train d’actualiser notre modèle, tenant compte également de cet effet dilutif additionnel, mais également sur la base d’une reprise de la demande à partir de 2019. Sur le court terme, le momentum est clairement défavorable, mais sur les moyen et long termes, nous sommes à un point d’entrée attractif. Nous sommes à «Achat» mais avec un potentiel qui sera réduit par rapport à l’actuel (+40%).



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