Al Omrane Drâa-Tafilalet : des perspectives plus que jamais prometteuses à l’horizon 2022
Mohammed Benjelloun, Directeur Général d’Al Omrane Drâa-Tafilalet
Dans cet entretien, Mohammed Benjelloun, DG d’Al Omrane Drâa-Tafilalet, revient sur la genèse de la société Al Omrane Drâa-Tafilalet ainsi que le bilan de ses réalisations et les futures perspectives, en plus de l’apport de cette filiale du Holding Al Omrane en matière de développement socioéconomique.
À quelques jours de la fin de l’exercice 2021, quel bilan dressez-vous des différents indicateurs de performances d’Al Omrane Drâa-Tafilalet ?
La société Al Omrane Drâa-Tafilalet s’est engagée dans la gestion de 33 projets, dont 28 projets en cours de réalisation. Mobilisant 1.686 MDH, ces projets s’étalent sur une superficie globale de l’ordre de 713 hectares. Ils permettront la réalisation de 38.634 unités. Il est à noter que dans le cadre de son cycle managérial, l’activité de la société prend en considération les orientations générales du groupe. Ces dernières se basent avant tout sur les orientations et discours royaux, mais aussi sur les orientations et politiques gouvernementales, les orientations du conseil de surveillance, et celles des instances de gouvernance internes du groupe. De ce sens, la société Al Omrane Drâa-Tafilalet prévoit de clôturer l’exercice 2021 avec un bilan prometteur. En effet, les mises en chantier vont atteindre 927 unités apparentant à de nouvelles productions et 4.700 unités sous forme de mise à niveau urbaine. Aussi, les achèvements vont atteindre 5.320 unités, dont 4.100 de production nouvelle, en plus de la création de 7.382 titres fonciers. S’agissant des recettes clients, elles seront de 190 MDH avec un chiffre d’affaires égal à 240 MDH, alors que les contrats de vente seront de 2.304 unités.
Al Omrane Drâa-Tafilalet est une filiale très jeune. De quelle façon apporte-elle une réponse globale aux différentes problématiques entravant le développement socioéconomique de la région ?
Dans le cadre des mesures accompagnant le processus d’adaptation de l’organisation du Groupe Al Omrane au nouveau découpage administratif et régional, la société filiale du Holding Al Omrane, dénommée «Al Omrane Drâa-Tafilalet» (SAO DT) de la nouvelle région Drâa-Tafilalet, a été créée. Elle regroupe les provinces de l’ex-région Meknès-Tafilalet (Errachidia et Midelt) et de l’ex-région Souss-Massa-Drâa (Ouarzazate, Tinghir et Zagora). Cette création a permis de répondre aux exigences de la régionalisation avancée en tant que nouveau mode de gouvernance territorial adopté par l’État, à même de satisfaire les exigences en matière de valorisation des potentialités et ressources régionales.
Par conséquent, l’intervention de la filiale est axée sur la réalisation des priorités fixées par la politique gouvernementale en matière d’habitat et de développement urbain. A cet égard, la société intervient comme un outil d’État pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens à travers la restructuration des quartiers sous-équipés «RQSE» en partenariat avec les collectivités locales (les cas de Ouarzazate, El jorf, Erfoud, Tinjdad, Midelt, Errich, Errachidia et Zagora). Il s’agit aussi de la réhabilitation des anciens tissus et Ksours (le cas de Essefalates) en plus de la mise à niveau urbaine en créant des places publiques. A cela s’ajoutent l’éclairage public et l’installation des fontaines, notamment à Zagora, Ouarzazate et Midelt. Parmi les interventions figurent aussi la production et la diversification de l’offre d’habitat social et promotionnel et celle destinée à la couche moyenne par le biais des pôles urbains (Ouarzazate, Tinghir, Errachidia, Boumalne Dadès), outre le développement des grands projets structurants répondants aux exigences sociales et économiques des citoyens, notamment la réalisation du pont reliant Ouarzazate à Tarmigute via le pôle urbain de Zaouit Sidi Outhmane.
Née du nouveau découpage régional de 2015, la région ambitionne d’améliorer l’état de santé de son économie, notamment en termes d’attractivité et de compétitivité. Quel est votre apport en termes de mobilisation du foncier ?
La création de la SAO-DT s’inscrit dans le processus d’adaptation de l’organisation du Groupe Al Omrane au nouveau découpage administratif et régional. Partant de cette volonté, la société a pris en considération la valorisation du potentiel de la région et la capacité à identifier les meilleures opportunités foncières ainsi que les zones éventuellement urbanisables. A cet égard, la Société Al Omrane a mobilisé plusieurs zones, dont la zone touristique de Zaouiet Sidi Outhmane, à Ouarzazate, en plus de la zone touristique situé au pôle urbain Al Majd, à Tinghir. Ceci reste insuffisant pour faire face aux besoins de la région, ce qui nécessite la mobilisation du nouveau foncier public principalement collectif pour réaliser de nouveaux projets. Pour rappel, l’économie de la région est basée principalement sur l’agriculture, en plus du secteur minier, du tourisme et de l’industrie cinématographique, d’où la nécessité d’accompagner le développement de ces secteurs.
Eu égard aux tendances du marché de l’immobilier, quelle lecture faites-vous de l’évolution de cette activité dans ce contexte de pandémie à l’échelle de la région ?
À l’instar de toutes les entités à caractère productif, la société Al Omrane Drâa-Tafilalet a été fortement impactée par la pandémie. Cette dernière continue à toucher tous les secteurs, en particulier le marché de l’immobilier. Et afin d’assurer la continuité de ses activités, la société Al Omrane Drâa-Tafilalet a pris une série de mesures de relance concernant quatre volets. Sur le plan institutionnel, il s’agit de l’implication des partenaires dans l’élaboration des études de planification et leur conception, en plus de la participation aux différentes rencontres et réunions en proposant des idées pour le développement régional. A cela s’ajoutent l’accélération du déblocage des subventions des partenaires institutionnels et la disposition d’une visibilité sur la commande publique. Quant au volet afférent aux Ressources Humaines, les actions ont porté sur des mesures sanitaires au niveau des locaux de notre société en plus de la gestion des flux des collaborateurs, visiteurs et prestataires externes, ainsi que l’application des règles d’hygiène et le renfort d’affichage, dans les locaux de la SAO-DA, des précautions et des comportements à adopter face au Covid. Concernant le volet technique, il a été question de prioriser les projets à fort potentiel commercial en recettes et chiffre d’affaires, rationaliser et optimiser les investissements, tout en priorisant les projets stratégiques et en accompagnant les entreprises avec des mesures appropriées. En ce qui concerne le volet commercial, la SAO-DA a adapté le produit et l’offre aux nouvelles attentes du client et la réalité du marché après la crise tout en garantissant le cash à travers la dynamisation des recettes clients en plus du renforcement des dispositifs de recouvrement. Toutes ces mesures ont permis à notre société de résister et de garder le même niveau des indicateurs techniques et commerciaux.
Quels sont vos perspectives pour l’année à venir surtout dans le cadre du Nouveau modèle de développement ?
Constituant des leviers importants de l’appareil administratif, les Entreprises et établissements publics (EEP) devraient être fortement mis à contribution en phase d’amorçage du nouveau modèle, eu égard à l’importance de leurs missions. Outre leurs capacités techniques permettant le portage de projets, les EEP sont aussi des outils opérationnels pour les projets complexes et d’envergure. Dans le cadre du NMD, ils seront appelés à renforcer davantage leurs capacités en matière de conduite de changement, mais aussi au niveau de leur leadership pour assurer la mobilisation des énergies et compétences. Dans cette perspective, la SAO-DT, à l’instar de toutes les filiales du Groupe Al Omrane, mettra davantage l’accent sur la qualité du service au citoyen et à ses fournisseurs en accélérant le processus de digitalisation permettant l’accès à l’information pour une évaluation régulière de la qualité de services. En tant qu’opérateur incontournable dans la région, en charge de la réalisation des programmes publics et de l’amélioration des conditions d’habitat des ménages à revenu faible ou limité, la SAO-DT table sur plusieurs perspectives pour l’année 2022. Il s’agit de la mise en chantier de 510 unités de production nouvelle à travers le lancement d’un projet sur un support foncier de 12,52 ha pour un coût de 100,07 MDH. De surcroît, il est question de lancer 4.300 unités de mise à niveau urbaine à travers le lancement de trois projets. Au total, l’investissement global prévu est de l’ordre de 212,50 MDH avec un chiffre d’affaires égal à 220 MDH. Pour l’année 2022, la SAO-DT prévoit aussi l’achèvement d’un projet sur une superficie de 18,73 ha totalisant 773 unités de production nouvelle. Concernant la mise à niveau urbaine, trois projets seront achevés pour une consistance de 3.000 unités.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Docs