30e Sommet de l’UA : Les ambassadeurs ouvrent le bal

Les travaux préparatoires du 30e sommet de l’Union africaine se sont ouverts hier à Addis-Abeba avec la réunion du Comité des représentants permanents (COREP). Ce rendez-vous sera marqué par l’élection du président rwandais, Paul Kagamé à la tête de l’UA.
C’est parti pour le 30e Sommet de l’Union africaine. La rencontre semestrielle des dirigeants du continent a ouvert hier au siège de l’UA par la traditionnelle réunion des ambassadeurs accrédités auprès de l’instance panafricaine. Cette 35e session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP) se tient hier et aujourd’hui avec la participation du Maroc. Pour le royaume, c’est la deuxième réunion du genre depuis son retour à l’UA, il y a presque tout juste un an. La délégation marocaine à ce conclave est composée des membres de la mission permanente du royaume auprès de l’Union africaine et des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Elle est conduite par Bouchaib El Oumni, représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l’UA.
Examen des activités
L’ordre du jour de cette session de deux jours porte sur l’examen des rapports sur les activités du COREP et de ses sous-comités ainsi que sur les rapports de la Commission de l’Union africaine (CUA). L’activité des autres organes et des institutions spécialisées de l’UA sera examinée, en plus du rapport de la Commission sur l’état de mise en œuvre des décisions antérieures du Conseil exécutif et de la conférence. Les sujets ayant trait aux dossiers stratégiques pour l’Afrique y sont également évoqués. En somme, la réunion des ambassadeurs prépare celle des ministres des Affaires étrangères prévue les 25 et 26 janvier dans le cadre de la 32e session ordinaire du conseil exécutif. Celui-ci sert à son tour à baliser le chemin aux chefs d’État et de gouvernement, dont la rencontre se tient les 28 et 29 janvier, toujours à Addis-Abeba.
Participation de Mohammed VI ?
Pour l’heure, la participation du roi Mohammed VI n’est pas officiellement confirmée à ce 30e sommet, mais ce rendez-vous permettra de procéder à de grands changements à la tête de l’UA. Bien que ce nouveau rendez-vous soit consacré au thème : «Gagner la lutte contre la corruption : un chemin durable vers la transformation de l’Afrique», son fait marquant sera sans nul doute l’élection du président rwandais, Paul Kagamé (photo), à la tête de la présidence en exercice de l’UA. L’homme fort du Rwanda va ainsi succéder au chef de l’État guinéen, Alpha Condé, dont le mandat a été marqué par le développement d’un discours d’afro-optimisme et d’affirmation de l’Afrique vis-à-vis de ses anciennes puissances coloniales.
Les chantiers de Kagamé
Paul Kagamé aura pour défi de concrétiser la nouvelle réforme de l’UA, notamment l’application de la taxe sur les importations pour assurer l’autonomie financière de l’institution panafricaine, dépendante des financements de ses partenaires étrangers. D’ailleurs, lors de son discours hier à l’ouverture de la 35e session du COREP, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a soutenu que l’aboutissement de cette réforme «est le gage d’une efficacité accrue de notre union pour en faire un outil capable de porter nos ambitions et de les traduire dans les faits. Il est la condition de notre indépendance financière, elle-même garante d’une maîtrise de notre destin et de notre souveraineté décisionnelle».