Les Cahiers des ÉCO

Télécoms : Qui aura le dernier mot en Afrique ?

Cinq grands opérateurs télécoms se livrent une bataille sans merci sur le continent. Au-delà de la course à l’expansion, ces «big five» doivent également s’affronter sur la data et le mobile money.

La guerre des télécoms fait rage en Afrique. Ce secteur, l’un des plus dynamiques des économies du continent attire plus que jamais les convoitises des mastodontes mondiaux. Du français Orange, au sud-africain MTN, en passant par l’indien Bharti ou encore l’émirati Etissalat (via Maroc Telecom), chaque opérateur essaie d’étendre sa sphère d’influence. Dernier acte en date, l’annonce par le géant français Orange du lancement de sa marque en Sierra Leone, plus d’un an après l’acquisition de l’opérateur Airtel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Pour sa part, Maroc Telecom se félicite d’une hausse de 1,1% de ses activités africaines durant les 9 mois premiers mois de 2017 après qu’elles aient contribué à hauteur de 43% de son chiffre d’affaires consolidé en 2016. Pour l’opérateur historique, l’avenir se lit plus que jamais en Afrique, son principal pôle de croissance face à la saturation du marché marocain. En plus de renforcer les performances de ses filiales africaines, Maroc Telecom est très attendu pour l’élargissement de sa présence sur le continent. Actuellement, celle-ci est visible dans dix pays, principalement en Afrique de l’Ouest, en plus de la Mauritanie, de la Centrafrique et du Gabon.

Défis
Au-delà de la course à l’expansion continentale, l’enjeu pour les grands opérateurs en Afrique se cristallise autour des data. «Les revenus traditionnels de la voix et du SMS, qui peuvent représenter 70% des revenus totaux des opérateurs vont continuer à décroître, du fait d’une concurrence intense qui entraîne les prix vers le bas et des services OTT (Whatsapp, Skype, etc.) et cannibalisent les revenus. Le défi pour les opérateurs est de compenser cette baisse par la hausse des revenus de la data et du mobile money», indique Germain Breugnot, directeur de Titane Conseil International, spécialisé dans les télécoms. Malgré les contraintes réglementaires et la nécessité de mettre à niveaux les infrastructures, plusieurs opérateurs ont déjà compris et commencent d’ailleurs à saisir les opportunités offertes par les data et le mobile banking. C’est notamment le cas dans de nombreux pays anglophones du continent comme au Kenya.
Qui sont les 5 big des télécoms en Afrique ?

MTN
Un leader sud-africain
Le groupe sud-africain MTN est présent dans 16 pays d’Afrique, il est le 1er opérateur continental en termes d’abonnés aux services mobiles, avec plus de 168 millions de clients. Ses marchés les plus importants sont le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Ghana.

Vodafone
Discret mais efficace
Le deuxième opérateur qui compte le plus d’abonnés anglais. En effet, Vodafone n’est présent que dans 8 pays d’Afrique, mais mise sur les marchés à fort potentiel comme l’Égypte (41 millions d’abonnés) et l’Afrique du Sud (37 millions). En tout, Vodafone revendique environ 120 millions d’abonnés sur le continent.

Orange
Une marque en expansion
Orange est présent dans une vingtaine de pays africains et du Moyen-Orient avec plus de 121 millions de clients. L’opérateur français indique y avoir réalisé l’an dernier 5,24 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en progression de 2,5% (contre 5% auparavant). Ses plus gros marchés se trouvent en Égypte, au Maroc, Mali, Congo et en Côte d’Ivoire. Dans la plupart des pays, Orange est en position de leader ou de numéro deux. Le service de paiement mobile Orange Money compte 32,4 millions de clients et une base active de 10 millions de clients au 30 juin 2017.

Bharti
Le joker indien
Bharti Airtel, l’opérateur numéro un en Inde avec 235,34 millions d’abonnés a racheté en avril 2010 les filiales africaines du koweïtien Zain pour près de 10 milliards de dollars. Il est présent aujourd’hui dans 16 pays d’Afrique avec environ 80 millions d’abonnés.

Etisalat
Via Maroc Telecom
L’émirati Etisalat est lui présent en Égypte avec 22 millions d’abonnés et dans 10 autres pays à travers Maroc Telecom. L’opérateur revendique 56 millions d’abonnés. En juillet dernier, la crise économique au Nigéria a eu raison de la filiale d’Etisalat, qui y comptait presque 20 millions d’abonnés. L’opérateur a finalement décidé de quitter le pays le plus peuplé d’Afrique.  

 

Les pays africains les plus porteurs

Quatre des marchés les plus peuplés en Afrique, à savoir le Nigeria, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo et la Tanzanie compteront près de la moitié des 115 millions de nouveaux abonnés attendus d’ici 2020. Du Côté de l’Afrique de l’Ouest à fin 2016, les pays qui se sont démarqués par un parc d’abonnés relativement élevé sont le Nigeria (86 millions d’abonnés, avec un taux de pénétration de 45,4%), le Ghana (18,9 millions d’abonnés et un taux de pénétration de 66,8%), la Côte d’Ivoire (12,5 millions d’abonnés et un taux de pénétration de 52,9%), le Mali (11,1 millions d’abonnés et un taux de pénétration de 60,5%) et le Sénégal (9,6 millions d’abonnés et un taux de pénétration de 60,5%). 


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