Pouvoir d’achat : El Otmani fait le point
Le dialogue social a surtout bénéficié aux fonctionnaires. La stabilité des prix a été parmi les grandes préoccupations du mandat.
Dans un document présentant les actions étatiques déployées tout au long de son mandat en vue de renforcer le pouvoir d’achat des ménages, le chef de gouvernement a été rassurant quant aux retombées desdites mesures. «Le gouvernement a œuvré au renforcement de plusieurs catégories et a poursuivi le soutien des produits de première nécessité ainsi que la maîtrise des prix, en plus de l’allégement des dépenses sanitaires», a précisé le chef de gouvernement. «À cause de la Covid-19, le gouvernement a déployé des efforts exceptionnels dans l’objectif d’atténuer l’impact économique et social de la pandémie, ce qui a permis d’éviter que plusieurs franges des habitants ne tombent dans le cercle de la pauvreté et de la précarité», a noté Saad Dine El Otmani.
Le dialogue social, cité en premier acquis
En plus de rappeler la mise en place d’une haute commission du dialogue social et «son institutionnalisation», le bilan du chef de gouvernement précise que les hausses des salaires des fonctionnaires ont oscillé entre 400 et 500 DH, sur trois tranches, dont la dernière a été débloquée en janvier 2021. L’enveloppe globale de la hausse des salaires dépasser les 14 MMDH. Pour les secteurs de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture, le dialogue social a permis la hausse du SMIG de l’ordre de 10%, sans oublier la hausse des allocations familiales de 100 DH, pour atteindre 300 DH pour les trois premiers enfants. En dehors des chiffres, le bilan du gouvernement a abordé le dialogue social sectoriel et surtout le cahier revendicatif des syndicats. Parmi les questions délicates résolues, la régularisation des salaires de 12.000 infirmiers avec une enveloppe de 250 MDH, ainsi que d’autres litiges qui opposaient l’État et les fonctionnaires des échelles 7 et 8, ainsi que ceux de l’échelle 9, 3e grade. L’exécutif cite dans un autre registre l’impact direct de l’amélioration des revenus des fonctionnaires. Les données du gouvernement qui couvre la décennie 2010-2020 laissent dégager une hausse de la moyenne nette des salaires des fonctionnaires de l’ordre de 21%, pour atteindre actuellement 8.147 DH. La hausse du SMIG a été parmi les faits marquants de la fonction publique, avec une hausse de 81% durant les 10 dernières années, pour atteindre actuellement 3.258 DH. «Le gouvernement œuvre à améliorer les revenus des fonctionnaires qui sont une composante importante de la classe moyenne, de même que le gouvernement est conscient des défis que cela fera peser sur les finances publiques durant les prochaines années», a noté le chef de gouvernement dans son diagnostic, qui insiste à ce que la finalité recherchée est «l’amélioration du rendement des fonctionnaires et la réforme de l’administration ainsi que de la hausse de la qualité des services publics».
Plusieurs budgets ciblés
En dehors des fonctionnaires, le bilan gouvernemental se focalise aussi sur «les aides qui concernent des personnes qui méritent un soutien spécifique durant certaines étapes de la vie», comme le précise l’évaluation de l’exécutif. Il s’agit principalement de la hausse des pensions de retraite à 1.500 DH, de même que le nombre des bénéficiaires des allocations à l’issue de maladies professionnelles et d’accidents du travail a atteint, à fin mars 2021, plus de 36.000 personnes, soit une enveloppe de l’ordre de 380 MDH. Le 2e niveau d’intervention s’est focalisé sur les femmes en situation précaire. Les dotations consacrées par le Fonds de cohésion sociale ont ainsi profité à 181 familles où la mère est la seule source de revenus. À noter aussi que le programme Tayssir a été étendu au cycle collégial et bénéficie actuellement à plus de 2,4 millions d’élèves.
La maîtrise des prix, le cheval de bataille
Le soutien du pouvoir d’achat des ménages passe avant tout par la mise en place d’un système intégré du suivi des prix des produits les plus consommés, et qui se trouvent en dehors de la liste limitative d’une vingtaine de produits dont les prix sont fixés par voie réglementaire. «Le gouvernement a traduit l’objectif de la protection du pouvoir d’achat à travers la poursuite du soutien des produits de base, parallèlement à la veille pour la stabilité des prix». Entre 2017 et 2021, les dotations annuelles de la Caisse de compensation se sont élevées à 13 MMDH, ce qui a permis, selon l’exécutif, d’assurer la stabilité des prix du gaz butane, du sucre et de la farine. Le gouvernement a été particulièrement vigilant à propos des prix des hydrocarbures, avec l’instauration d’un système de veille, ainsi que le lancement de plusieurs mécanismes destinés au suivi des prix au sein des diverses catégories des marchés.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco