Enseignement préscolaire : Les prévisions du gouvernement marocain
La priorité est de réserver les dotations suffisantes pour la généralisation des classes du préscolaire selon le calendrier fixé.
Les membres de la Commission thématique chargée de l’évaluation des politiques publiques se réunissent durant cet intervalle des deux sessions parlementaires pour finaliser les pistes d’amélioration de l’enseignement préscolaire. La commission devra en effet finaliser ses conclusions avant la fin de ce mois, avec, en ligne de mire, le contrôle des moyens dédiés à la généralisation des classes du préscolaire, ainsi que la carte de l’extension prévue à la prochaine rentrée. Durant cette étape de l’examen des données par les membres de la commission, le principal souci reste, sans aucun doute, la mise en conformité du plan d’action qui s’étend jusqu’à 2027 avec les exigences imposées par la loi-cadre sur la réforme de l’éducation. Les élus gardent aussi en vue les moyens matériels et humains qui sont mis à la disposition par le département de tutelle dans l’objectif d’atteindre les objectifs tracés, sans oublier le contenu pédagogique qui est conçu pour les élèves de moins de 5 ans. Pour un membre de la commission thématique, «l’effort de valorisation de la qualité de l’éducation, à commencer par ce cycle éducatif fondamental, constitue une entreprise nationale qui appelle l’engagement de tous à la concrétisation dans les faits de la vision éducative rénovée dans sa globalité et à la mobilisation des ressources nécessaires à sa mise en œuvre». Le même membre de la 1re chambre insiste sur la réussite de ce programme de généralisation, «si l’on veut réellement réaliser l’égalité des chances pour l’ensemble des enfants et assurer les conditions d’épanouissement individuel et social pour les générations futures».
La priorité de la question du financement
Ce sont les dotations qui seront attribuées qui focalisent l’attention, dans ce contexte de crise des finances publiques. Les députés s’attendent à la continuité du modèle budgétaire qui a été présenté par le département de tutelle durant l’examen de la loi des Finances 2021, ainsi que les prévisions pour les deux prochaines années. Les prévisions budgétaires devront être proportionnelles à la mise en place d’un enseignement préscolaire répondant aux prescriptions de la vision éducative rénovée dans sa globalité». Parmi les pistes identifiées, la mise en place de mécanismes en vue d’impliquer de manière progressive les collectivités territoriales dans le plan d’action de la généralisation, avec la prise en compte d’une série de critères notamment les espaces d’accueil, le transport scolaire et l’hygiène. Il faut dire aussi que l’uniformisation des modalités d’intervention pour l’ensemble des départements ministériels concernés, les associations engagées dans le processus et le privé, reste l’une des grandes priorités. Les députés s’attendent aussi à la standardisation des métiers de l’éducation dans le cycle préscolaire, ainsi que la mise en place d’un cadre contractuel contraignant qui permet d’imposer un cadre référentiel national.
Les prévisions du gouvernement
Les données communiquées aux députés montrent que les objectifs tracés pour l’enseignement préscolaire seront atteints avant l’échéance fixée, de même que le seuil de 65% a été enregistré pour le monde rural. Les prévisions pour les deux prochaines années attestent de la hausse de la demande, avec 39% qui sont attendus. Pour l’État, la lutte contre les disparités en matière d’accès à l’éducation sera le principal souci en 2022 et 2023. Au niveau régional, l’implication des associations des parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives reste également une urgence, à côté du suivi régulier des projets qui sont menés dans le cadre de partenariats impliquant les associations. D’un autre côté, l’élargissement de l’offre, l’implication du privé, la gouvernance du système ainsi que l’épineuse question du manque des ressources humaines, sont autant d’éléments, parmi d’autres, qui focalisent l’attention au sein de la 1re instance législative. Parmi les mesures importantes qui sont prises, la préparation du cadre référentiel des compétences pour les éducateurs, de même que le guide des procédures d’aides financières aux associations a été aussi édité. Des modèles-types des conventions de partenariat pour la gestion des classes du primaire seront aussi élaborés. Pour rappel, l’enveloppe budgétaire, allouée par le ministère de tutelle, s’élève à plus de 1,5 MMDH, et devrait permettre d’atteindre l’objectif tracé pour l’année 2022, à savoir plus d’un million d’inscrits dans le préscolaire.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco