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Zone euro : les spectres de la récession s’éloignent

Le risque d’une récession cet hiver s’éloigne. Pour preuve, l’activité économique de la zone euro a progressé à son plus fort rythme en neuf mois, après avoir renoué avec la croissance en janvier.

C’est une bonne nouvelle qui nous vient d’Europe. Selon l’indice PMI Flash publié mardi par S&P Global, «l’activité économique de la zone euro a fortement accéléré en février, progressant à son plus fort rythme en neuf mois après avoir renoué en janvier avec la croissance, ce qui réduit le risque d’une récession cet hiver». Rappelons que l’indice est calculé sur la base de sondages d’entreprises. S’il est supérieur à 50, cela signifie une croissance de l’activité, s’il est en-deçà alors c’est un repli. Il s’est établi à 52,3 en février, après les 50,3 de janvier. De quoi en finir avec les six mois de contraction de l’activité dans la zone euro. Cela montre surtout que l’économie européenne résiste aux conséquences négatives de la guerre en Ukraine, à la faveur de l’atténuation depuis novembre des tensions inflationnistes et d’une amélioration très marquée des chaînes d’approvisionnement industrielles, avec des délais de livraison s’étant encore réduits en février, favorisant le rebond manufacturier. L’embellie est partagée par les deux premières économies du continent: l’indice PMI composite pour la France s’est redressé à 51,6, (contre 49,1 en janvier), tandis qu’il grimpait à 51,1 en Allemagne (contre 49,9).
L’accélération est plus marquée pour le reste de la zone. Pour Chris Williamson, économiste de S&P Global cité par AFP, «la croissance de l’activité économique a été nettement plus soutenue qu’anticipé grâce à un regain d’activité dans les services et au gonflement de la production dans l’industrie manufacturière». Il note également «un renforcement de la confiance» des entreprises interrogées. L’économiste explique, par ailleurs, qu’après le dérèglement des échanges mondiaux provoqué par la pandémie, «la fin des difficultés d’approvisionnement» pour les industriels européens leur permet de mieux négocier le prix de leurs achats, ce qui contribue à réduire l’inflation». Il n’empêche que de «fortes tensions inflationnistes» persistent cependant dans le secteur des services, traduisant «une hausse des frais salariaux».
Le risque est que cette tendance, conjuguée à l’accélération de la croissance, pourrait plaider en faveur d’un nouveau resserrement de la politique monétaire au cours des prochains mois». Ce qui constitue une source d’inquiétude pour la Banque centrale européenne (BCE), elle qui n’a eu de cesse de relever ses taux d’intérêt (cinq reprises) et qui compte poursuivre le mouvement en mars voire au-delà. François Villeroy de Galha, gouverneur de la Banque de France, a comparé cette tendance à «une course de fond» pour faire reculer l’inflation à 2%. Sur le front de l’emploi, si l’accélération de l’activité se traduit toujours par de nouvelles embauches dans le secteur privé, dans l’industrie manufacturières comme dans les services, le taux de création de postes s’est cependant replié par rapport à janvier et reste très en-deçà des niveaux de début 2022.»Ce ralentissement de la hausse des effectifs reflète en partie des pénuries de main-d’oeuvre, mais également un manque de visibilité économique», conclut S&P Global.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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