Monde

Pétrole, or, bourses : l’escalade Iran-Israël secoue les marchés

L’offensive israélienne contre des installations nucléaires iraniennes a immédiatement fait bondir les prix du pétrole et de l’or, tandis que les marchés actions mondiaux se repliaient fortement. Cette nouvelle crise géopolitique au Moyen-Orient ravive les craintes d’un choc pétrolier et d’une volatilité financière accrue, avec des conséquences macroéconomiques encore incertaines.

L’escalade militaire entre Israël et l’Iran, matérialisée par plusieurs frappes israéliennes sur des infrastructures stratégiques iraniennes, a immédiatement provoqué un séisme sur les marchés énergétiques.

L’Iran, quatrième producteur mondial de pétrole selon l’Agence internationale de l’énergie, est un acteur clé pour l’équilibre de l’offre mondiale.

Toute menace contre ses capacités d’exportation réactive les vieux démons du «risque géopolitique» sur l’or noir. Le Brent de la mer du Nord s’est envolé de plus de 7%, à 74,37 dollars le baril en séance, le WTI américain atteignant 73,29 dollars. L’impact est d’autant plus fort que la zone du Golfe persique concentre environ 20% du trafic maritime pétrolier global.

Or et dollar : les valeurs refuge plébiscitées
Face à cette montée des incertitudes, les investisseurs ont basculé massivement vers les actifs jugés «refuge». L’or, indicateur traditionnel de stress géopolitique, a progressé de 1,71% pour s’établir à 3.443 dollars l’once, proche de son sommet historique. Sur le marché des devises, le dollar américain s’est renforcé face à l’euro (+0,70%), tandis que le shekel israélien était en baisse (-0,93%).

Bourses en repli global
Les indices boursiers mondiaux ont basculé dans le rouge, signe d’une aversion accrue au risque. À Wall Street, le Dow Jones reculait de 1,13%, tandis que le Nasdaq cédait 1,08%. En Europe, Paris (-0,96%), Francfort (-1,11%) et Milan (-1,23%) ont subi des pertes similaires.

Les marchés asiatiques n’ont pas été épargnés : Tokyo (-0,89%) et Hong Kong (-0,57%) ont tous deux clôturé en baisse. Selon les analystes, cette correction s’explique par la crainte d’un élargissement du conflit et de ses effets domino sur la croissance mondiale, déjà ralentie par l’inflation et les tensions commerciales.

Vers une crise systémique ?
Les déclarations musclées de Téhéran, qualifiant l’attaque israélienne de «déclaration de guerre», et promettant une riposte sans limite, font craindre un engrenage militaire dans une région vitale pour l’économie mondiale.

«Cette situation pourrait potentiellement dégénérer en guerre ouverte, avec des conséquences imprévisibles pour la région du Golfe», alerte Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Les spécialistes redoutent, notamment, un impact sur les scénarios macroéconomiques 2025, alors que le monde peine à sortir de l’onde de choc post-Covid et que les tensions géopolitiques pèsent déjà sur les chaînes d’approvisionnement.

Résilience obligataire, envolée des pétrolières
Étonnamment, les marchés obligataires sont restés stables. Le taux à dix ans américain évoluait à 4,38%, quasi inchangé. Les valeurs pétrolières, elles, ont tiré profit de la flambée du brut : TotalEnergies gagnait 1,22% à Paris, BP +2,90% à Londres, ExxonMobil +1,32% à New York.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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