Monde

Ouverture du procès d’étudiants accusés de « propagande terroriste »

Le procès de 21 étudiants d’une des plus prestigieuses universités de Turquie accusés de « propagande terroriste » pour s’être opposés à l’offensive turque en Syrie s’est ouvert mercredi à Istanbul, a constaté l’AFP.

Ces étudiants de l’Université du Bosphore, l’un des moules de l’élite politique et intellectuelle du pays, sont accusés d’avoir fait de la propagande pour le compte du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison s’ils sont reconnus coupables, a déclaré à l’AFP l’un de leurs avocats, Doguscan Aydin Aygun.

Quatorze des 21 étudiants accusés dans le cadre de ce procès qui suscite l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme sont en détention préventive depuis le mois de mars, après leur arrestation lors d’un coup de filet de la police sur le campus.

Leur tort ? S’être rassemblés pour manifester leur opposition à l’opération militaire turque dans la région d’Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre une milice kurde affiliée au PKK.

Ce rassemblement avait été organisé en réaction à une distribution de pâtisseries baptisées « délices d’Afrine » sur le campus par d’autres étudiants favorables à l’opération lancée en janvier par le président Recep Tayyip Erdogan.

Prenant la parole au tribunal mercredi, les étudiants ont rejeté les accusations de propagande.

« Je n’ai fait l’apologie d’aucune violence, ni fait de propagande terroriste », s’est ainsi défendue Sükran Yaren Tuncer, selon une journaliste de l’AFP présente au tribunal.

« J’ai crié des slogans comme +Tous ensemble contre le fascisme+ et +Stop à la guerre, maintenant la paix+. Ce sont des slogans universels, scandés dans toutes les manifestations », a-t-elle ajouté.

Ce procès suscite l’inquiétude de leurs proches et des défenseurs des libertés, d’autant plus que le président Erdogan avait publiquement qualifié en mars ces étudiants de « traîtres » et de « terroristes ».

L’offensive turque en Syrie s’est accompagnée d’une répression contre les voix critiques en Turquie, avec l’arrestation de centaines de personnes qui avaient dénoncé les opérations militaires sur les réseaux sociaux.

Le PKK est classé « organisation terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux et de nombreux journalistes et intellectuels ont été accusés en Turquie de propagande pour le compte de ce groupe.


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