Monde

Merkel Réélue chancelière

Cent soixante et onze jours après les élections législatives du 24 septembre 2017, la chancelière allemande a enfin été réélue pour un quatrième mandat avec 364 voix sur 692. Le vote a eu lieu à bulletin secret et le résultat a été proclamé par Wolfgang Schäuble, le président du Bundestag, le Parlement allemand. Au vu du décompte, Merkel n’a pas fait le plein des voix des groupes de sa majorité. En effet, si l’ensemble des députés chrétiens-démocrates (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD) avaient voté pour elle, elle aurait en effet obtenu 399 voix.

Avec cette réélection, qui devait être suivie par la prestation de serment d’Angela Merkel et de ses ministres au Bundestag, en milieu de journée, une longue parenthèse se referme. Depuis la naissance de la République fédérale, en 1949, jamais autant de temps ne s’était écoulé entre des élections législatives et l’investiture d’un nouveau gouvernement. En 2009, cela avait pris un mois. En 2013, il avait fallu attendre trois mois. Cette fois, (en 2018), presque six mois auront été nécessaires. Pour répondre à l’impatience de ses concitoyens, Mme Merkel a promis que sa nouvelle équipe serait très vite opérationnelle. «Le moment est venu de se mettre au travail», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Ses partenaires répètent le même message. «Le nouveau gouvernement n’a en fait que trois ans devant lui. Il va donc falloir qu’il cravache», avait déclaré Manuela Schwesig, l’une des dirigeantes du SPD.

Au-delà de ces déclarations de bonnes intentions, le calendrier du nouveau gouvernement reste toutefois dans le plus grand flou. Interrogée sur le sujet, la chancelière s’est contentée d’annoncer qu’un séminaire gouvernemental serait rapidement organisé afin que chacun de ses quinze ministres présente sa propre feuille de route. Cette absence d’agenda clair témoigne d’un évident manque de coordination entre la CDU de Merkel et ses deux partenaires de coalition qui, l’un comme l’autre, semblent davantage préoccupés par leurs propres échéances partisanes que par la cohérence de l’action gouvernementale.

Le vote de mercredi au Bundestag confirme la difficulté dans laquelle pourrait sombrer le nouveau gouvernement. Certes, la chancelière a été réélue par 53% des députés mais depuis son arrivée au pouvoir, il y a douze ans, jamais cette majorité n’a été aussi serrée. En 2013, c’est avec 73% des voix en sa faveur qu’elle avait inauguré son troisième mandat.



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