Monde

L’Égypte refuse d’endosser la responsabilité de la mort de Morsi

 

L’ancien président était emprisonné depuis sa destitution en juillet 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée à l’époque et actuellement président d’Égypte.
 
En visite à Genève dans le cadre de l’examen de la situation des droits humains en Égypte -une procédure obligatoire, tous les 4 ans pour tous les membres de l’ONU- le ministre égyptien à fait face aux critiques de plusieurs pays dénonçant les conditions de détention et la diminution des libertés dans le pays, récemment touché par de grandes manifestations.
 
Le ministre des Affaires parlementaires a également saisi cette opportunité pour rejeter le rapport d’experts de l’ONU, estimant que la mort de l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, en juin dernier, après s’être effondré au tribunal, s’apparente à un «assassinat arbitraire». «L’ancien président est décédé dans la salle d’audience devant tout le monde», a fait savoir le ministre égyptien, Omar Marwan, soulignant que «le procureur général enquête sur les conditions de son décès».
 
«Ils entendent des témoins et attendent les résultats techniques», a-t-il détaillé, assurant que les résultats seront publiés. Issu de la confrérie des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a été élu à la présidence de l’Égypte en 2012 et est mort en juin 2019 en plein procès dans un tribunal du Caire. Selon les experts, Morsi a passé près de six ans en prison à l’isolement et a été privé de soins «pour son diabète et son hypertension».
 
Des experts indépendants de l’ONU ont également estimé vendredi que les conditions de détention de l’ancien président étaient «brutales, notamment pendant sa détention durant cinq ans dans le centre pénitentiaire de Tora». Sa mort «pourrait s’apparenter à un assassinat arbitraire sanctionné par l’État», a fait savoir l’équipe d’experts, dirigée par Agnès Callamard et le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires. Pourtant, ont-ils souligné, «les autorités étaient prévenues de manière répétée» de la détérioration de son état de santé, une dégradation qui a fini par «le tuer». Le ministre égyptien des Affaires parlementaires a rejeté ce rapport, accusant Agnès Callamard d’avoir «violé» les règles de l’ONU en publiant son communiqué sans attendre la fin du délai de réponse des autorités qui était de 60 jours.
 
Agnès Callamard a déclaré que les Rapporteurs de l’ONU «ont le droit, et en fait, je dirais, l’obligation de parler publiquement avant ces 60 jours si … c’est une question de vie ou de mort». Or des «centaines de milliers de détenus… sont confrontés aux mêmes conditions» que l’ancien président Morsi, a-t-elle dit. L’équipe d’experts indépendants de l’ONU a mis en garde contre les risques encourus par des milliers de détenus en raison de la négligence des autorités dans le domaine médical.
 
Le ministre égyptien, Omar Marwan, a assuré que son pays ne limitait pas la liberté d’expression et de réunion, expliquant qu’«il y a un droit de manifester et chacun a le droit d’exprimer son opinion», avant de préciser : «Mais ils ne sont pas autorisés à vandaliser ou à commettre des actes de violence ou à inciter à la haine». L’ambassadeur italien, Gian Lorenzo Cornado, a, quant à lui, évoqué le cas du chercheur italien, Giulio Regeni, âgé de 28 ans qui a disparu au Caire en janvier 2016. Son corps a par la suite été retrouvé portant des traces étendues de torture. Cornado a exhorté l’Égypte à «redoubler d’efforts pour combattre toutes les formes de torture et de mauvais traitements, en veillant à ce que les responsables, y compris les auteurs du meurtre brutal de Giulio Regeni, soient tenus responsables de leurs actes».


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