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Industrie du transport : Skoda a proposé une fusion au fabricant de trains espagnol Talgo

Le fabricant espagnol de trains Talgo a annoncé mardi avoir reçu une offre de fusion de son rival tchèque Skoda, quatre mois après le lancement d’une OPA par le hongrois Ganz Mavag Europe, à laquelle Madrid est réticente. 

Le groupe tchèque de matériels de transport – entité distincte du constructeur automobile du même nom détenu par l’Allemand Volkswagen – a fait une offre de «combinaison d’activités et de fusion industrielle», indique Talgo dans un communiqué transmis au gendarme boursier espagnol (CNMV).

Cette proposition ne contenant pas d’«offre financière» concrète, Talgo «a demandé à Skoda de fournir des détails sur sa proposition» et «d’expliciter quelles sont ses capacités industrielles et financières», détaille le groupe ferroviaire. Le constructeur espagnol souhaite en particulier savoir si l’annonce de Skoda implique une offre «supérieure à la proposition formulée par Ganz Mavag Europe le 7 mars dernier» et si elle serait payée «en espèces», explique le communiqué. Talgo, principal fournisseur de la compagnie ferroviaire espagnole Renfe, avait annoncé le 7 mars faire l’objet d’une OPA à hauteur de 100% de son capital par Ganz Mavag Europe, consortium regroupant le groupe Magyar Vagon et le fonds public hongrois Corvinus Zrt. Cette OPA, qui valoriserait l’entreprise à 619 millions d’euros, est «amicale», avait précisé Talgo, en exprimant «un avis préliminaire favorable» à l’opération au regard du prix de cinq euros par action offert par le consortium hongrois. Le gouvernement espagnol s’était alors dit «vigilant» vis-à-vis de cette opération.

«Nous défendrons toujours les projets industriels stratégiques» pour l’Espagne ainsi que «les emplois», avait insisté le Premier ministre Pedro Sánchez.

Selon des médias espagnols, les inquiétudes de Madrid portent sur les liens qui unissent Ganz Mavag Europe et le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orban, considéré comme un proche du président russe Vladimir Poutine. L’Espagne a renforcé en 2020 – soit au début de la crise de la Covid-19 – le contrôle des investissements étrangers dans les secteurs jugés stratégiques, comme les «infrastructures critiques», la santé et la sécurité.

Ce dispositif, qualifié de «bouclier anti-OPA», oblige les groupes étrangers voulant acquérir plus de 10% d’une entreprise espagnole jugée prioritaire à solliciter au préalable le feu vert de l’État, via le Conseil des ministres. Fondé en 1942, le groupe Talgo, dont le principal actionnaire est le fonds d’investissement Trilantica, exporte notamment en Allemagne, en Arabie saoudite, en Egypte et aux États-Unis.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO

 


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