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Industrie automobile : la chine vise 10 millions d’exportations annuelles d’ici 2030

L’industrie automobile chinoise se prépare à un saut quantique. Forte de son statut de premier exportateur mondial, elle ambitionne de dépasser les 40 millions de véhicules vendus annuellement d’ici cinq ans, dont près d’un quart destiné à l’exportation. Ces projections, qui peuvent sembler audacieuses, sont pourtant fondées sur une stratégie de croissance multi-facettes, qui combine dynamisme interne et conquête des marchés internationaux.

L’ascension de l’industrie automobile chinoise est tout sauf un coup de hasard. En écoulant 31,4 millions de véhicules en 2024, la Chine a solidifié sa position de leader incontesté, surpassant ses rivaux historiques. Mais si le chemin parcouru est déjà immense, les perspectives de croissance sont loin d’être épuisées.

Le potentiel de développement sur le marché intérieur, notamment dans les régions rurales et du centre-ouest, est encore colossal. Ces zones, moins motorisées que les grandes métropoles, constituent un réservoir de croissance immense pour les constructeurs locaux. Sur la scène internationale, la stratégie chinoise se tourne désormais vers le «Sud global».

Les marchés émergents représentent une opportunité majeure. Les constructeurs chinois, autrefois perçus comme des outsiders, ont gagné en compétitivité, à la fois sur le plan technologique et sur celui des coûts. Ils sont aujourd’hui en mesure de rivaliser directement avec les marques occidentales et japonaises, bousculant ainsi l’ordre établi.

L’électrification et l’innovation, piliers de l’avenir
Cette expansion fulgurante s’appuie sur une transformation en profondeur du secteur. L’électrification est au cœur de cette révolution. En 2024, les véhicules électriques (VE) représentaient déjà plus de 40 % des ventes. Ce chiffre est le reflet d’une politique volontariste qui a fait des VE le fer de lance de sa stratégie industrielle. Au-delà de l’avantage environnemental, la courte durée de vie des VE — estimée à dix ans contre dix-huit pour les modèles thermiques — accélère le renouvellement du parc automobile, créant un cycle de demande constant.

Le soutien de l’État comme catalyseur
Le gouvernement chinois joue un rôle proactif dans cette dynamique. À travers des politiques industrielles ciblées, il soutient la filière, cherchant à la fois à éviter une concurrence excessive et à stimuler l’innovation. Les investissements massifs dans la recherche et le développement de technologies de pointe comme les batteries solides, les semi-conducteurs et les systèmes embarqués témoignent de cette volonté de s’imposer comme un leader technologique. La trajectoire de l’industrie automobile chinoise est claire : de l’usine du monde, elle est en passe de devenir le centre névralgique de l’innovation et de la production.

Ce changement de paradigme est une aubaine pour l’économie chinoise, qui s’appuie désormais sur ce secteur comme un de ses principaux piliers. Mais c’est aussi un signal fort pour l’ensemble de l’industrie automobile mondiale, qui devra composer avec ce nouvel acteur dominant. La compétition est lancée, et elle s’annonce plus féroce que jamais.

S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO



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