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Green Deal : top départ de la mise en œuvre !

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a donné le top départ de la mise en œuvre du Green Deal -Pacte vert de l’UE- le programme de transformation radicale de l’UE en 2050. Pour commencer, les pays membres de l’UE s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 55% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990, à travers l’activation de six leviers.

C’est parti pour le Green Deal, le Pacte vert des 27 pays de l’Union européenne ! La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a donné le top départ de la mise en œuvre de ce processus de transformation radicale, le 14 juillet dernier. Un grand programme dont l’objectif est de faire de l’Europe le premier continent au monde à être neutre pour le climat à l’horizon 2050. Ceci permettra ainsi aux 27 de reléguer au second plan le changement climatique qui est l’un des plus grands enjeux de notre époque et de jeter les bases pour la construction d’un nouveau modèle économique. Pour commencer, les pays membres de l’UE s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 55% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Pour ce faire, la Commission européenne propose d’agir sur six leviers.

Rendre les transports durables
Le premier consistera à rendre les transports durables pour tous. Pour atteindre cet objectif, la commission demande de réduire
les émissions des voitures de 55% d’ici 2030, de réduire les émissions des véhicules utilitaires légers de 50% d’ici 2030 et de ne vendre que des voitures 100% électriques qui font zéro émission à partir de 2035. En attendant cette dernière échéance, la commission encourage, bien sûr, le développement du marché des véhicules à émissions nulles et à faibles émissions. Elle s’efforcera notamment à faire en sorte que les citoyens disposent des infrastructures nécessaires pour recharger ces véhicules, pour les trajets de courte et longue durées. En outre, à partir de 2026, les transports routiers seront couverts par le système d’échange de quotas d’émission, ce qui aura pour effet d’attribuer un prix à la pollution, de stimuler l’utilisation de carburants plus propres et de favoriser les investissements dans des technologies propres. La commission a également décidé de proposer une tarification du carbone pour le secteur de l’aviation, qui bénéficiait jusqu’à présent d’une exception. Elle soutiendra aussi la promotion des carburants d’aviation durables, et prévoit d’obliger les avions à utiliser des carburants mixtes durables au départ des aéroports de l’UE. Afin de  garantir une contribution équitable du secteur maritime aux efforts de décarbonation de l’économie, la commission propose d’étendre la tarification du carbone à ce secteur. Dans la foulée, la commission fixera également des objectifs pour que les grands ports fournissent aux navires une alimentation électrique à quai, de manière à réduire l’utilisation de carburants polluants qui nuisent également à la qualité de l’air au niveau local.

Activer la troisième révolution industrielle Le second levier du Pacte vert
de l’UE consistera à activer la troisième révolution industrielle, à travers la création de nouveaux marchés sur de nouvelles technologies et de nouveaux produits propres, qui auront une incidence sur l’ensemble des chaînes de valeurs dans des secteurs tels que l’énergie, les transports, la construction et la rénovation, contribuant ainsi à créer des emplois durables, locaux et bien rémunérés dans toute l’Europe. La commission propose de rénover 35 millions de bâtiments d’ici 2030 et de créer 160.000 emplois verts supplémentaires dans le secteur de la construction d’ici 2030. La commission signale que l’électrification de l’économie et le recours accru aux énergies renouvelables devraient permettre d’accroître le taux d’emploi dans ces secteurs. L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments créera des emplois dans le secteur de la construction, et la demande de main-d’œuvre locale augmentera. «Nous voulons préserver notre ambition climatique en évitant que les efforts, déployés par notre industrie pour réduire les émissions, ne soient compromis par la concurrence déloyale d’entreprises établies à l’étranger. C’est pourquoi, la commission propose un mécanisme visant à garantir que, même lorsqu’elles sont établies dans des pays où les règles climatiques sont moins strictes, les entreprises qui exportent vers l’UE doivent également payer un prix pour le carbone», explique Von der Leyen.

Rendre le système énergétique de l’UE propre
Le troisième levier, sur lequel la CE invite les États membres à travailler, est de rendre le système énergétique du Vieux continent propre, en augmentant la part des énergies renouvelables et en accroissant l’efficacité énergétique. La commission propose de porter à 40% l’objectif contraignant en matière d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l’UE. Les propositions encouragent l’utilisation de carburants renouvelables, tels que l’hydrogène, dans les secteurs de l’industrie et les transports, en fixant des objectifs supplémentaires. En outre, il est essentiel de faire baisser la consommation d’énergie pour réduire à la fois les émissions et les coûts énergétiques pour les consommateurs et l’industrie. La commission propose d’élever les objectifs d’efficacité énergétique au niveau de l’UE et de les rendre contraignants, afin de parvenir d’ici à 2030 à une réduction globale de 36 à 39% pour la consommation d’énergie primaire et finale. Étant donné que le système de taxation des produits énergétiques doit soutenir la transition écologique, des incitations appropriées seront également initiées. La Commission propose notamment d’aligner les taux minimaux de taxation du chauffage et des transports sur les objectifs climatiques de l’UE, tout en atténuant l’impact social de ces mesures et en soutenant les citoyens vulnérables.

Rénover les logements et les bâtiments
Comme quatrième levier, la commission propose de rénover les logements et les bâtiments, ce qui permettra d’économiser de l’énergie, de se protéger contre les températures extrêmes et de lutter contre la précarité énergétique. Le nouveau Fonds social pour le climat soutiendra les citoyens de l’UE les plus exposés à la précarité en matière d’énergie ou de mobilité ou les plus touchés par celle-ci. Il contribuera à alléger les coûts pour les personnes les plus affectées par les changements, afin que la transition soit juste et que personne ne soit laissé-pour-compte. Ce fonds fournira ainsi une enveloppe de 72,2 milliards d’euros sur 7 ans pour financer la rénovation des bâtiments ainsi que l’accès à une mobilité à émissions nulles et à faibles émissions, voire une aide au revenu. Outre les habitations, les bâtiments publics doivent également être rénovés, pour utiliser davantage d’énergies renouvelables et être plus économes en énergie. Pour ce faire, la commission va obliger les États membres à rénover tous les ans au moins 3% de la surface au sol totale de tous les bâtiments publics; et à accroître l’utilisation des énergies renouvelables dans le chauffage et le refroidissement de 1,1 point de pourcentage de ces bâtiments d’ici à 2030. Ceci sans oublier que ces bâtiments devront porter leur taux d’utilisation des énergies renouvelables à 49% d’ici 2030.

Travailler avec la nature
Le cinquième levier que la Commission européenne intime les États membres à activer est de travailler avec la nature pour protéger la planète et la santé de tous. Selon l’équipe d’Ursula von der Leyen, «restaurer la nature permet à la biodiversité de prospérer à nouveau et constitue une solution rapide et peu onéreuse pour absorber et stocker le carbone». C’est pourquoi, la commission propose de restaurer les forêts, les sols, les zones humides et les tourbières d’Europe. Cela permettra d’accroître l’absorption du CO2 et de rendre l’environnement plus résilient face au changement climatique. En effet, grâce à la gestion circulaire et durable des ressources naturelles, les conditions de vie seront améliorées, un environnement sain sera conservé, des emplois de qualité seront créés et des ressources énergétiques durables pourront être fournies. Aussi, la commission propose de porter l’objectif du puits carbone de l’UE à 310 mégatonnes contre 268 actuellement. Elle encourage aussi l’usage de la bioénergie qui contribue à l’élimination progressive des combustibles fossiles et à la décarbonation de l’économie de l’UE. Mais, rappelle-t-elle, celle-ci doit être utilisée de manière durable. À ce titre, la commission proposera de nouveaux critères stricts visant à éviter l’exploitation forestière non durable et à protéger les zones de grande valeur en matière de diversité biologique.

Miser sur la coopération pour renforcer l’action climatique mondiale
Last but not least, le sixième et dernier levier, identifié par la commission de l’UE pour la mise en œuvre du Green Deal, porte sur la coopération pour renforcer l’action mondiale pour le climat. Grâce aux investissements dans les technologies liées aux énergies renouvelables, l’UE développera une expertise et des produits qu’elle fera également profiter au reste du monde. Sa transition vers des transports écologiques, lui permettra aussi de créer des entreprises de classe internationale qui pourront servir un marché mondial en expansion. Bref, l’UE a également décidé de travailler avec ses partenaires internationaux, pour réduire ensemble les émissions dans le transport maritime et dans l’aviation au niveau mondial. 30% de sa dotation de l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale seront ainsi consacrés au soutien des objectifs climatiques. Le détail sera présenté à la COP26, prévue en novembre prochain à Glasgow en Écosse.

 Aziz Diouf / Les Inspirations Éco


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