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France : Casino franchit une nouvelle étape majeure pour la restructuration de sa dette

Le distributeur français en difficultés financières Casino a franchi une étape attendue mais importante pour son avenir en s’accordant de manière contraignante avec les candidats à la reprise et ses principaux créanciers sur les modalités de sa restructuration financière, a-t-il annoncé jeudi matin.

Casino, qui emploie 200.000 salariés dans le monde sous des enseignes bien connues comme Monoprix, Franprix ou Grupo de Acucar, avait trouvé fin juillet un accord de principe avec ses principaux créanciers en vue d’une issue à sa situation financière devenue insoutenable. Il était étranglé par une dette de 6,4 milliards d’euros fin 2022, mais sa restructuration est permise par une offre de reprise émanant du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds britannique Attestor. Encore fallait-il que les détenteurs de sa dette acceptent les modalités de la renégociation de celle-ci, synonyme pour nombre d’entre eux d’importantes pertes financières.

Les détails de l’accord
L’accord entre tous les acteurs prévoit, d’une part, l’apport de 1,2 milliard d’euros d’argent frais notamment par ces candidats à la reprise, et d’autre part, une réduction de la dette de Casino de près de 5 milliards d’euros. Les activités de Casino en Amérique latine, pour laquelle travaillent les trois quarts des salariés du groupe, doivent également être cédées.

En outre, Casino précise que l’ancien cadre du distributeur allemand Metro et du géant agroindustriel Lactalis Philippe Palazzi sera proposé par les repreneurs comme futur PDG du groupe. Le feu est donc bien vert puisque le groupe a déclaré jeudi avoir «conclu un accord de lock-up relatif à sa restructuration financière», d’une part avec le consortium de repreneurs, et d’autre part, avec  certains de ses principaux créanciers sécurisés. Pour les créanciers non sécurisés, Casino dit vouloir «poursuivre ses discussions» afin «d’obtenir leur adhésion».

Casino devra ensuite demander son placement en sauvegarde accélérée, un processus au terme duquel les créanciers récalcitrants seront embarqués «de manière contrainte s’il le faut» puisque la loi le prévoit, relevaient plusieurs sources fin juillet au moment de la signature de l’accord de principe. La procédure amiable de conciliation dans laquelle se tiennent les discussions sur la dette de Casino court jusqu’au 25 octobre et le groupe prévoit la réalisation de la restructuration de sa dette au premier trimestre 2024.

Cadre favorable
Preuve de l’importance de cette étape, le PDG et premier actionnaire du groupe – jusqu’à la réalisation de cette restructuration –, Jean-Charles Naouri, est – fait rare – cité dans le communiqué de Casino, évoquant une «étape majeure». L’accord «crée un cadre favorable à la pérennité des activités du groupe, au maintien de l’emploi et des sièges et à la poursuite du développement de l’ensemble de ses enseignes», assure-t-il. Casino précise que la restructuration reste «subordonnée à la réalisation des principales conditions suspensives», notamment un «rapport d’expertise indépendante confirmant le caractère équitable des conditions financières de la restructuration pour les actionnaires de Casino».

En outre, les parties prenantes devront obtenir des autorisations réglementaires dans le cadre du contrôle des fusions et des investissements étrangers et l’autorisation par l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’une dérogation à l’obligation de dépôt d’une offre publique (OPA) sur Casino. Cela est possible quand une entreprise est «en situation avérée de difficulté financière». Mi-septembre, des représentants de salariés du distributeur s’étaient inquiétés de la situation commerciale du groupe d’ici à la reprise par une nouvelle équipe, alors que Casino a essuyé une perte nette massive de 2,23 milliards d’euros au premier semestre, en partie due à un impressionnant recul de ses ventes dans les hypers et supermarchés au deuxième trimestre.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO


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