Espagne : l’économie a démarré l’année sur les chapeaux de roues
Avec une croissance de 0,7% au premier trimestre, portée notamment par la hausse des exportations, l’économie ibérique signe une performance positive.
L’économie espagnole a démarré l’année 2024 sur les chapeaux de roues, avec une croissance de 0,7% au premier trimestre, portée notamment par la hausse des exportations, selon une estimation provisoire publiée mardi par l’Institut national des statistiques (INE).
Ce chiffre est une bonne nouvelle pour le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a annoncé lundi se maintenir au pouvoir après avoir évoqué une possible démission à la suite de l’ouverture d’une enquête judiciaire visant son épouse, dans un contexte de fortes tensions politiques. Les chiffres du premier trimestre confirment «la bonne performance de l’économie espagnole», dans un environnement mondial pourtant «marqué par une grande incertitude», s’est félicité dans un message vidéo le ministre espagnol de l’Économie, Carlos Cuerpo. Le taux de 0,7% atteint au premier trimestre est identique à celui du quatrième trimestre 2023, revu à la hausse de 0,1 point par l’INE. Il est par ailleurs nettement supérieur aux prévisions de la Banque d’Espagne, qui tablait sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,4%.
Cette dynamique s’explique, selon l’institut statistique, par une forte hausse des exportations, qui ont progressé de 2,4% sur trois mois, mais aussi de l’investissement des entreprises, qui a grimpé de 2,6% après avoir reculé de 1,6% au trimestre précédent. La consommation des ménages a pour sa part augmenté de 0,3%, soit un rythme identique à celui du quatrième trimestre 2024. Un niveau solide au vu de l’inflation, qui demeure relativement élevée dans le pays (+3,3% fin avril) malgré un ralentissement ces derniers mois.
Cette forte dynamique s’est traduite par de bonnes performances dans le secteur industriel, où l’activité a progressé de 1,6%, mais aussi dans la construction (+2%) et dans l’agriculture (+2,5%). Le secteur des services a connu pour sa part une progression plus mesurée selon l’INE (+0,3%).
La croissance du premier trimestre s’est avérée «équilibrée», «avec une contribution positive de la demande intérieure mais aussi de la demande extérieure», a souligné Carlos Cuerpo, en insistant notamment sur les exportations, reflet selon lui de la «compétitivité» des entreprises espagnoles. Elle place l’Espagne «dans une position optimale» pour atteindre l’objectif de 2% de croissance fixé par le gouvernement pour 2024, après les 2,5% atteints en 2023, a-t-il poursuivi.
Cet objectif est proche des attentes des principaux organismes économiques, comme le FMI et la Banque d’Espagne, qui parient tous deux sur une hausse du PIB de 1,9%. De quoi placer l’Espagne dans le peloton de tête des économies les plus dynamiques de la zone euro.
«En 2023, notre pays a connu une croissance cinq fois supérieure à la moyenne de l’Union européenne et selon les projections des organisations internationales, il sera celui ayant la croissance la plus élevée en 2024» parmi les 27, a assuré mi-avril Pedro Sánchez.
Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO