Algérie. Le quator Bouteflika-Hanoune-Tertag-Toufik rejugé en appel
Condamnés en septembre à 15 ans de prison pour complot contre l’armée et l’Etat en Algérie, Saïd Bouteflika, ainsi que deux anciens patrons du renseignement et une cheffe de parti sont rejugés en appel.
Principal condamné, Saïd Bouteflika, 62 ans, conseiller spécial de son frère depuis l’élection de celui-ci à la présidence en 1999, avait pris du pouvoir à mesure que la santé de son frère se détériorait. Après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, sous la pression du Hirak, le tout puissant conseiller est devenu ennemi d’Etat.
A ses côtés dans le box de la Cour d’appel, se trouve le général Mohamed Lamine Mediene, dit « Toufik », qui a dirigé durant 25 années le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs est également au banc des accusés.
Par contre, le général Athmane « Bachir » Tartag était le grand absent. Ce quatrième accusé n’est autre que l’ancien bras droit de « Toufik », à qui il avait succédé en dirigeant la Coordination des services de sécurité (CSS), structure ayant remplacé le DRS démantelé.
Tartag « a refusé de se présenter devant le Tribunal militaire », a précisé à l’AFP Me Boudjemaâ Guechir, l’avocat de Louisa Hanoune, ajoutant que « seul le général Mediene a été entendu durant la matinée ».
Incarcérés depuis mai, les quatre accusés ont fait appel de leur condamnation à 15 ans de prison pour complots contre l’autorité militaire et contre l’autorité de l’Etat. Le verdict avait été rendu le 25 septembre après un procès éclair à huis clos.
Les quatre ex-hauts responsables sont accusés de s’être réunis en mars 2019 pour mettre au point un «plan de déstabilisation» du haut commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du « Hirak », apparu le 22 février contre la perspective d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Selon l’accusation, Saïd Bouteflika entendait s’appuyer sur les ex-patrons du renseignement pour limoger le chef d’Etat-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, nommé en 2004 par Bouteflika et resté durant 15 ans un indéfectible soutien du chef de l’Etat.
Avec AFP