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Afghanistan. Les Talibans de retour au pouvoir, le chaos s’installe !

C’est le chaos généralisé à Kaboul et dans pratiquement tout le pays. Depuis lundi soir, date d’entrée des Talibans à Kaboul, les scènes de désolation se multiplient dans le pays. La Chine accuse les États-Unis d’avoir semé «la pagaille» en Afghanistan. Personne ne s’attendait à ce que le pays tombe aussi rapidement aux mains des Talibans. Aussi, les mouvements d’évacuation des étrangers se sont accélérés. Un pont aérien a été mis en place entre Kaboul et les Émirats arabes unis.

C’est le sauve-qui-peut général en Afghanistan et… la consternation dans le monde ! Jamais prise de pouvoir n’a, en effet, suscité autant de manque d’adhésion, de haine, de peur, de rejet et de chaos chez les Afghans eux-mêmes et chez les citoyens du monde. Depuis lundi soir, date d’entrée des Talibans à Kaboul, les scènes de désolation se multiplient dans le pays.

Diffusées en boucle dans toutes les chaînes d’information du monde, des scènes de panique monstre ont notamment eu lieu à l’aéroport de Kaboul, seule porte de sortie du pays, montrant des milliers d’Afghans qui tentent d’échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste, de retour au pouvoir après vingt ans de guerre, promet de (re) mettre en place. Des personnes tentant désespérément de s’introduire dans un avion pour partir, dont certaines y ont même laissé leur vie, par-ci.

Et un avion américain qui a dépassé de 2 à 3 fois sa capacité pour emmener loin un maximum de passagers, par-là. Le chaos est tel que la Chine, voisine de l’Afghanistan, accuse les États-Unis d’avoir «laissé une terrible pagaille» avec leur retrait. «Ils ont laissé une terrible pagaille en Afghanistan et dans un état désastreux d’autres endroits comme l’Irak et la Syrie. La puissance et la fonction des États-Unis, c’est de détruire, pas de bâtir», a ironisé Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en référence aux propos de Joe Biden.

Biden dit ne rien regretter
Lundi soir, le président américain a prononcé un discours où il a affirmé «ne rien regretter de sa décision de retirer les troupes américaines de ce pays où les États-Unis sont présents depuis 20 ans. «La mission de Washington n’a jamais été de bâtir une nation démocratique dans ce pays instable», selon lui, mais «d’empêcher une attaque terroriste sur le sol américain».

Biden a toutefois reconnu, implicitement, qu’il ne s’attendait pas à ce que le pays «tombe aussi rapidement» aux mains des Talibans. Aussi, les mouvements d’évacuation des étrangers se sont accélérés. Que faire d’autre si le président afghan, Ashraf Ghani lui-même, a été le premier à prendre la poudre d’escampette en se rendant au Sultanat d’Oman via le Tadjikistan, juste avant la prise de contrôle de la capitale Kaboul par les Talibans ? L’Arabie saoudite a évacué tous les membres de sa mission diplomatique en Afghanistan.

Les pays occidentaux s’y sont également tous mis, mais selon les dernières nouvelles, ils éprouvent des difficultés à rapatrier leurs citoyens. Un avion militaire allemand, qui a pu atterrir dans la nuit du lundi sur place, en provenance d’Ouzbékistan, n’a réussi au bout du compte à emporter avec lui que sept personnes, alors que des centaines d’autres attendent de pouvoir regagner l’Allemagne. «En raison du contexte chaotique à l’aéroport et d’échanges de tirs fréquents à l’entrée, il n’a pas été possible de faire venir sur le site d’autres Allemands et des personnes à faire évacuer», a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de ce pays.

Le président allemand dit que c’est «une honte pour l’Occident»
Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier s’est lui aussi exprimé sur la situation désastreuse qui prévaut en Afghanistan. Selon lui, les scènes de détresse à l’aéroport de Kaboul sont «une honte pour l’Occident». «Nous sommes co-responsables de cette tragédie humaine vécue par les Afghans qui tentent désespérément de quitter leur pays», a-t-il ajouté, avant de conclure: «L’Allemagne fera tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en sécurité ses ressortissants ainsi que tous les Afghans qui les ont soutenus pendant des années».

S’agissant de la France, un Airbus A310 était attendu mardi après-midi à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, avec à son bord 45 ressortissants français et de pays partenaires exfiltrés de Kaboul par les autorités françaises, a indiqué à l’AFP le ministère français des Armées. Plus tôt dans la matinée, la ministre des Armées, Florence Parly avait annoncé l’arrivée aux Émirats des premiers exfiltrés. Avec ce premier vol, «nous avons posé les bases d’un pont aérien entre Kaboul et les Émirats arabes unis», avait-elle déclaré.

L’Ouzbékistan a mis en garde contre toute violation de sa frontière. Son ministre des Affaires étrangères a indiqué, à cet effet dans un communiqué, que «nous déclarons aussi résolument que toute tentative de violer les frontières nationales sera réprimée de manière ferme». De son côté, l’ONU appelle les pays à interdire le renvoi d’Afghans dans leur pays. Les renvois forcés des ressortissants afghans vers leur pays, y compris les demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée, doivent être interdits selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

«Le HCR appelle les États à mettre fin aux retours forcés de ressortissants afghans dont il a été précédemment déterminé qu’ils n’avaient pas besoin de protection internationale», a déclaré la porte-parole, Shabia Mantoo, lors d’un point de presse à Genève. Parallèlement, la société civile se mobilise aussi pour l’accueil des Afghans. En moins de 24 heures, plus de 6.800 personnes ont signé une pétition en ligne en faveur de l’admission immédiate d’Afghans en Suisse.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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