Abdulaziz, le héros qui a sauvé des vies à Christchurch
L’attentat contre deux mosquées en Nouvelle Zélande a fait près de 50 morts. Mais le bilan aurait été encore plus lourd sans l’acte héroïque d’Abdulaziz, australien d’origine afghane, qui a réussi à faire fuir le tireur.
« Vous n’avez pas beaucoup de temps pour réfléchir (…) vous agissez, c’est tout », raconte-t-il à la presse locale, refusant le terme de « héros » dont il est qualifié depuis l’attaque. Et d’ajouter: « Je voulais juste sauver autant de vies que possible, quitte à perdre la mienne ».
Abdulaziz et ses quatre fils étaient à la mosquée quand le terroriste a commencé à tirer des coups de feu à l’extérieur du bâtiment. Le père de famille se précipite alors dehors, avec comme seule « arme », ‘une machine à carte bancaire qui se trouvait à sa portée.
Il a alors la surprise de se retrouver face à un homme armé, vêtu d’un treillis militaire. Il jette alors la machine dans sa direction et se met à l’abri entre des voitures garées, tandis que le tireur lâche une rafale contre lui.
C’est alors qu’il entend un de ses fils lui crier: « Papa, s’il te plaît, reviens à l’intérieur! «
Indemne, il s’empare d’une arme vide laissée derrière lui par le tireur et lui hurle: « Viens par ici! » plusieurs fois pour détourner son attention de ses fils et des autres fidèles.
« Quand il a vu l’arme dans mes mains, je ne sais pas ce qui s’est passé, il a lâché la sienne et je l’ai pourchassé avec la mienne… J’ai réussi à balancer l’arme sur sa voiture et à briser la vitre, et j’ai vu qu’il était un peu effrayé ».
Abdulaziz continue à courir après le tueur qui s’enfuit en voiture. Le terroriste est interpellé peu après.
Mais Abdulaziz vit une nouvelle épreuve quand la police, pensant qu’il peut être le tireur puisqu’il a été vu avec une arme, lui bloque l’accès à la mosquée.
« Pendant un long moment, je n’ai pas su si mes enfants étaient vivants ou morts, ou blessés parce que je ne pouvais pas entrer dans la mosquée ». Il découvre ensuite que tous ses fils ont survécu à l’attentat.
La police néo-zélandaise estime que sans son intervention, le terroriste avait suffisamment de munitions pour tuer une autre cinquantaine de personnes.
Il répondra humblement : «je voulais juste sauver le plus de vies possibles».