Yan Delgado : «Nous ne cachons pas notre volonté de créer plus de ponts avec le Maroc»
Le Gibraltar World Music Festival est devenu un rendez-vous incontournable pour le monde entier histoire de fédérer et d’effacer les frontières qui nous séparent. Ce n’est pas pour rien que le thème de cette 7e édition, qui se déroule du 19 au 21 juin, est «Borders». Coulisses du festival sans frontières à travers le regard de son initiateur, le Marocain Yan Delgado.
Des moments de musique forts, des pauses cinéma et documentaires, le tout en échangeant et en partageant. C’est ce que propose chaque année le Gibraltar World Music Festival depuis 7 ans. Un festival qui souhaite véhiculer un message de paix, de fraternité. Cette année, le thème du festival est «Borders» («Frontières»), clin d’œil fait au Brexit. «Le thème de cette année explore toutes les interprétations relatives aux frontières mentales, politiques relatives aux nouvelles technologies. Dans cette optique, nos concerts démontrent une fois de plus que des artistes de différentes cultures peuvent simplement se rencontrer, créer et nourrir de grandes espérances», explique Yan Delgado, à l’origine de Gibraltar Productions, société en charge du Gibraltar World Music Festival, d’Emid Gibraltar et de Space 92.
«Le Gibraltar World Music Festival, qui entame sa 7e édition, se concentre sur les musiques du monde et le Jazz en particulier. Il constitue la plateforme musicale d’une bannière plus large: le BrightMed», précise son directeur, né à Casablanca où il a vécu jusque l’âge de 17 ans. Il quitte sa ville natale pour Paris puis New York, obtenant au passage des diplômes à la Sorbonne et à la Columbia Business School. Il tombe amoureux de Gibraltar où il commence par être responsable de la banque privée Crédit Suisse. Rattrapé par une envie créative, un besoin de changer le monde par la culture, il se concentre sur un festival qui rassemble via le BrightMed.
«Le BrightMed est une plateforme d’expressions diverses telles que le BirghtMed Film Festival, les BrightMed Talks, Le BrightMed Seminar, les expositions d’art, etc. L’idée est de proposer toutes les formes de rencontres à travers un maximum d’expressions culturelles», continue le plus marocain des Gibraltariens qui n’oublie pas ses origines puisque le BrightMed Film Festival s’est doté d’un comité de sélection composé personnalités du Maroc, mais aussi d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni. «Le festival est basé sur les valeurs fondamentales de la «convivencia», n’en déplaise aux détracteurs du monde dans lequel nous vivons. Le BrightMed est tourné vers la Paix avec un grand P». Et quoi de mieux que la culture pour transmettre ce message? De grands noms du Jazz sont annoncés, à l’instar de la chanteuse américaine Carleen Anderson, du musicien américain Randolph Matthews, du chanteur anglais Cleveland Watkiss, du guitariste Tony Remy, du flûtiste Rowland Sutherland, du violoniste Omar Puente ou encore du percussionniste Cosimo Cadore.
En plus des concerts dans des grottes magiques dominant le détroit et offrant une vue imprenable sur le Maroc, sur l’Afrique, des masterclasses sont proposées ainsi que des documentaires tels que «Stranger in Paradise» (Guido Hendrikx, 2016), «Wallay» (Berni Goldblat, 2017) , «Tête à Tête» ou encore «Poles Apart». Une programmation musclée et profondément humaine où les valeurs du BrightMed sont respectées, depuis le rocher, lieu évident pour la rencontre Nord/Sud/Est/Ouest selon le directeur du festival. «Nous ne cachons pas notre volonté de créer plus de ponts avec le Maroc afin de lui offrir le réseau du Nord que nous avons développé toutes ces années», continue Yan Delgado, avant de conclure sur le fait que «BrightMed voyage à Meknès, Dakar, Biarritz, Londres».
