Quand l’art est une histoire de famille
Casablanca rend hommage à une belle famille de créateurs, la famille Jaeckin. So Art Gallery présentera le 13 février les œuvres du trio formé par Just, Anne et Julia. L’exposition «Lumières, matières et formes» se poursuivra jusqu’au 13 mars.
Ce 13 février, So Art Galery recevra les œuvres du Trio Jaeckin – Just, Anne et Julia, histoire de rendre hommage à une famille d’artistes et de créateurs. Ainsi, de génération en génération seront exposées les œuvres de Just Jaeckin. Photographe, sculpteur et réalisateur, les œuvres de sa femme, Anne Jaeckin danseuse et sculptrice et de leur fille Julia Jaeckin, photographe et cinéaste. Pour elle, la photographie de portraits et de mode sont le terrain de prédilection où sa sensibilité pour la lumière et le cadrage, bases de son talent, peut s’exprimer. L’exposition est baptisée «Lumières, matières et formes»
Une histoire de famille
Lorsque l’on évoque le nom d’Emmanuelle, film mondialement connu, cela fait inévitablement écho à celui de son réalisateur Just Jaeckin. «Mais il serait réducteur d’imaginer que sa créativité se soit épanouie dans ce seul domaine. S’il est un mot qui définit à merveille cet homme extrême et doué, c’est bien la polyvalence», est-il indiqué. Après des études à l’école des arts déco, il devient le photographe des stars pour des magazines prestigieux (Vogue, Elle, Marie Claire, Harpers-Bazar, etc.). Il se fait une réputation à la galerie Stadler dans les années 68 où ses sculptures seront exposées pendant près de 5 ans. Ce sont des matières comme le plexi et le carton qu’il choisit et qui donnent à son travail son caractère très contemporain. C’est aussi à cette période qu’il trouve le moyen de «s’essayer à la caméra» en tournant pour Dim Dam Dom et en réalisant le fameux «Emmanuelle», qui va faire scandale mais restera à l’affiche sur les Champs-Élysées pendant 13 ans. Suivront 8 autres longs métrages : Madame Claude, H’O, Le dernier amant romantique, Lady Chaterley, Girls, Gwendoline qui a reçu le grand prix du film d’aventures de Rome et a réalisé de nombreux films publicitaires, en parallèle toujours, de ses autres activités mais sans jamais quitter le monde de l’art et du visuel. Quant à Anne Jaeckin, elle commence la danse à 6 ans et devient par la suite danseuse professionnelle. Elle partage aujourd’hui sa vie entre Paris et son atelier situé en Normandie. Après avoir été danseuse classique professionnelle, elle découvre sa nouvelle passion pour la sculpture qui la pousse à fréquenter de nombreux ateliers parisiens. En 2001, Anne et son mari Just Jaeckin ouvrent leur galerie dans le 6e arrondissement de Paris où ils exposent leurs collections permanentes. Parallèlement, elle expose régulièrement ses œuvres en France et à l’étranger et puis il y Julia Jaeckin qui est sûrement ce que l’on peut appeler une enfant de la balle : le travail de son père, Just Jaeckin, photographe et cinéaste, et de sa mère sculpteur est sûrement à l’origine de sa passion pour la photographie. Pour elle, la photographie de portraits et de mode sont le terrain de prédilection où sa sensibilité pour la lumière et le cadrage, base de son talent, peut s’exprimer. «Ce que j’aime dans la photographie, c’est pouvoir capter l’espace d’un court instant un regard, une émotion. La femme est ma muse que ce soit dans le domaine du portrait ou de la mode. M’étant toujours inspirée du travail de mon père et arrivant à captiver le sourire dans les yeux de ses modèles, je m’efforce de réussir cette quête du bonheur en la mettant à l’honneur dans l’image», confie l’artiste. «J’aime travailler à l’argentique, apportant un grain et un contraste spécial à mes photos», continue la même source. L’exposition de cette petite famille de grands artistes promet de belles émotions ce 13 février à la So Art Gallery de Casablanca.