Culture

Quand l’art entre en prison

12 artistes marocains et étrangers participant à l’International Meeting of Art ont réalisé un beau projet artistique avec les «pensionnaires» des centres de réformes d’Ain Sebâa et Benslimane et du pavillon des femmes de la prison d’Oukacha. Une belle manière de contribuer à la réinsertion des détenus.  

Personne n’entre de son plein gré en prison. Pourtant, des artistes l’ont fait. Fin juin dernier, les participants au symposium International Meeting of Art (IMA) ont fait l’expérience de l’enfermement avec les jeunes délinquants des centres de réforme de Aïn Sebaâ et de Benslimane, ainsi qu’avec les femmes du centre de détention de Oukacha. L’objectif, peindre des fresques dans les cours des établissements avec l’aide des détenus. Ainsi, pendant une dizaine de jours, ils étaient 12 artistes marocains et étrangers (d’Argentine, d’Espagne et d’Italie) à se rendre chaque jour en prison pour «couvrir de joie» les murs des pénitenciers. Pilotés par Ana Maria Akdime, Espagnole du Maroc, ces artistes ont réalisé un travail colossal. Il s’agit de Reda Bahrani, Rachida Touirji, Youssef Zaoui, Juan Dana, Mabel Vicente, Adrian Torrès, Susana Pera (présidente de l’IMA), Viviana Palestini et Susana Viala. Rim et Younès, deux jeunes étudiants de l’École des Beaux-Arts de Casablanca, ont également participé au projet. Résultat: de belles fresques représentant Neymar, Messi, Benatia et Ronaldo habillent aujourd’hui les murs des prisons, au grand bonheur des jeunes pensionnaires des centres de réforme.

«Les jeunes y ont participé avec beaucoup d’enthousiasme. Certains ont un vrai talent», a déclaré l’artiste argentin Juan Dana, qui porte un regard humaniste sur ces jeunes détenus. «La prison est aussi un lieu de vie. Et ce n’est pas parce que ces jeunes sont privés de liberté qu’il faut les abandonner à leur sort. Ils ont aussi droit à l’art et à la culture. Peut-être que suite à cette opération, certains auront vraiment envie de s’en sortir», renchérit Ana Maria Akdime avec beaucoup d’émotion. Il faut préciser que cette opération au sein des prisons a été rendue possible grâce à l’implication de Fatna Bouih, membre fondateur de l’Observatoire des prisons, qui œuvre à la réinsertion des jeunes détenus. L’Uzine est également partenaire du projet. L’International Meeting of Art est un concept qui réunit, plusieurs fois par an, des artistes de différents pays chez un artiste quelque part dans le monde. Il s’est déjà tenu, pendant 5 années consécutives, à Aghmat, près de Marrakech. Cette année, le rendez-vous était pris à Casablanca.

Et l’on peut dire que les artistes ont été heureux d’avoir contribué à aider les prisonniers à échapper, du moins par l’esprit, au confinement imposé par la détention.



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