Maroc-USA : un plan pour sauver le patrimoine culturel marocain
Le Maroc et les États-Unis joignent leurs efforts pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels marocains. À ce propos, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente pour lutter contre le pillage et du trafic d’oeuvres culturelles.
Unis pour sauver les oeuvres culturelles du royaume. Othman El Ferdaous, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, et David Fisher, ambassadeur des États-Unis au Maroc, ont signé, jeudi dernier, un mémorandum d’entente pour protéger les biens culturels marocains du trafic illicite. Celui-ci prévoit des mesures procédurales pour lutter contre le trafic illicite des objets archéologiques et ethnographiques du Maroc vers les États-Unis et vise à développer les relations bilatérales dans le domaine culturel patrimonial.
À cette occasion, le ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports a indiqué que ce mémorandum s’inscrit dans le cadre des efforts menés pour préserver le patrimoine culturel national. Il a ajouté que ce partenariat avec les États-Unis constitue une étape fondamentale dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Othman El Ferdaous a saisi cette occasion pour mettre en avant les efforts fournis par l’ambassade américaine, de même que son département et le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidents à l’étranger pour la concrétisation du mémorandum d’entente.
Le ministre a aussi souligné que ce dernier reflète la volonté des deux pays de travailler en étroite collaboration à travers l’intensification de la coopération et de la coordination entre les institutions et les services concernés pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels dans les deux pays. Une coopération qui se matérialisera par l’organisation d’ateliers de formation, de conférences et de rencontres, qui contribuera à l’échange d’expertises et d’expériences pour relever les défis liés à la protection de différents objets patrimoniaux de l’importation abusive et illicite. Othman El Ferdaous note également que les bandes criminelles au niveau international ciblent le royaume en raison de la richesse de son patrimoine, précisant que ce partenariat «exemplaire et stratégique» entre les deux pays contribuera à créer une convergence en matière de politique publique au Maroc et aux États-Unis, considéré comme le plus grand marché des arts et de la culture au monde.
Pour finir, le ministre a laissé entendre que le département de tutelle a élaboré un projet de loi pour préserver et valoriser le patrimoine national matériel et immatériel, actuellement en cours d’approbation. De son côté, David Fisher, après avoir remercié le roi Mohammed VI pour son soutien à cet effort visant à préserver les richesses culturelles du Maroc, a déclaré que cet accord permettra aux organismes chargés de la culture et aux autorités dans les deux pays de travailler ensemble pour la protection du patrimoine culturel marocain du pillage et du trafic. Et d’ajouter que cela favorisera un échange culturel élargi entre les deux pays, notant qu’il s’agit d’un premier accord entre le Maroc et les États-Unis couvrant l’ensemble du territoire marocain, notamment les provinces du Sud. Cet accord, a-t-il indiqué, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre les institutions scientifiques, éducatives et culturelles dans les deux pays, ainsi que le développement des compétences entre les experts et la promotion de l’appréciation du public américain du patrimoine culturel marocain riche.
Pour sa part, la secrétaire d’état adjointe des États-Unis aux affaires éducatives et culturelles, Marie Royce, qui a également pris part à la signature par visioconférence, a souligné que les États-Unis «éprouvent un profond respect pour le patrimoine culturel marocain». Et de noter que cet accord n’est qu’un autre exemple de la longue histoire de collaboration entre les deux pays. Rappelons que le Congrès américain a ordonné au département d’État, depuis 2001, de supporter et d’implémenter le fonds des ambassadeurs pour la préservation culturelle. Depuis 2002, ce fonds a investi plus de 860.000 dollars dans 11 projets visant à préserver le patrimoine culturel marocain. Le fonds de soutien au Maroc couvre une vaste gamme de projets de préservation du patrimoine culturel, notamment un appui technique à la restauration de bâtiments historiques, à l’évaluation et à la conservation de manuscrits rares et de collections de musée, à la protection de sites archéologiques importants ainsi qu’à la documentation de techniques d’arts et métiers traditionnels en voie de disparition, propres à l’héritage culturel national.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco