Culture

Les mystères de l’île Sidi Abderrahman dévoilés

Le Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui présente depuis le 17 janvier jusqu’au 28 février, le second accrochage de l’exposition AJAMMAR, projet de résidences, de recherche et de création autour de l’île de Sidi Abderrahman à Casablanca.

L’art afin de percer le mystère de l’île de Sidi Abderrahman, c’est ce que propose l’exposition AJAMMAR au Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui jusqu’au 28 février. Un projet mêlant les points de vue d’artistes nationaux et internationaux de générations, parcours, origines et formations différents. Ainsi, Ymane Fakhir, Mohssin Harraki, Caroline Trucco et Khalil El Gherib développent des pratiques pluridisciplinaires cultivant une même fascination pour les rituels, le sacré et les systèmes de croyances. «l’île de Sidi Abderrahman est réputée pour être le temple des voyants, guérisseurs et sorciers. Le nom de l’île vient d’un Saint homme du 19e siècle, originaire de Bagdad, échoué sur les côtes de l’île. Les habitants de Casablanca le sollicitent pour ses pouvoirs miraculeux. Depuis sa mort, les pouvoirs magiques de Sidi Abderrahman, semblent habiter l’île, où continuent de défiler des pèlerins à la recherche d’une certaine délivrance».

Cette première restitution propose un parcours et un éclairage scientifique sur Sidi Abderrahman et sur la structure psychique et sociologique des cultes des Saints en général. Cette exposition est également l’occasion de poser les premiers jalons d’un vaste projet dans une perspective d’échanges et de dialogues autour d’une île cristallisant les fantasmes les plus contradictoires pour parler de spiritualité, de superstition, de magie, d’histoire et d’oralité. En effet, dans un second temps, le Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui présentera l’exposition finale, partie intégrante d’un projet curatorial transdisciplinaire qui inclura un cycle d’études, un espace d’échanges et de rencontres à la croisée de l’art contemporain, de l’anthropologie, de l’histoire et de la sociologie en questionnant comment, à travers différentes cultures qui font notre monde, certaines pratiques et croyances se rejoignent.

Ce projet intégrera, dans sa programmation, la collaboration d’un certain nombre de chercheurs et d’experts, l’occasion de mener un débat original sur l’évolution des sociétés arabes, face aux croyances traditionnelles. Un point de départ pour traiter des formes de rituels et de croyances au-delà de Casablanca et de la culture marocaine, en essayant avant tout de les replacer dans un contexte universel. Un travail mené par quatre artistes originaux. Née en 1969 à Casablanca, Ymane Fakhir vit et travaille à Marseille. Après des études aux Beaux-Arts de Casablanca, elle intègre l’École des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence. Photographe et vidéaste, elle explore les mutations de la société contemporaine marocaine. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans des expositions à travers le monde, dont Africa Remix, les Rencontres photographiques de Bamako, Ici, Ailleurs à la Friche La Belle de Mai, The Lion’s share à Kulte Gallery, Les connectivités au MuCEM. Quant à Mohssin Harraki, né en 1981 à Asilah, il vit et travaille à Valence. Diplômé de l’Institut national des Beaux Arts de Tétouan, de l’École supérieure d’Art de Toulon, et de l’École supérieure d’Art de Dijon, il a des œuvres présentées dans des expositions internationales : Outre Mesures et Programmes Radio à La Galerie Noisy-Le-Sec en 2011, Here and Else where en 2014 au New Museum, New York et à la 6e édition de la Biennale de Marrakech, 2016. Non loin de là, Khalil El Gherib d’Asilah également, est un artiste discret, produisant depuis une trentaine d’années, une œuvre singulière qu’il refuse de signer, de dater, ou même de vendre…Il participe cependant à de nombreuses expositions: Maroc Contemporain à l’Institut du monde arabe en 2014; à la Biennale de Marrakech en 2016, au Centre international de la poésie à Marseille en 2016, Fruit of sleep au Sursock Museum in Beirut, 2017. La quatrième artiste vient de France, et de Nice plus précisément. Caroline Trucco est diplômée de l’École supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco en 2013, elle développe une démarche artistique protéiforme questionnant les notions d’exotisme, d’ailleurs et de l’autre pour une décolonisation du regard.


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