Culture

Leila Slimani : « L’analyse, la beauté de la langue, l’engagement et l’utilité sociale des livres ont tranché »

C’est dans une atmosphère chaleureuse que le Prix Grand Atlas, dans sa 24ème édition, a été décerné. Le Jury, présidé cette année par la lauréate du prestigieux Prix Goncourt 2016, Leila Slimani, a consacré Asma Lamrabet pour son livre « Islam et Femmes, les questions qui fâchent ». Un Prix spécial a été par la même occasion remis à Hicham Houdaifa pour son livre « Extrémisme religieux ».

C’est par une conférence sur le thème « Défendre l’esprit critique » que Leïla Slimani a introduit la cérémonie, qui s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, dont André Azoulay, conseiller du roi, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), le directeur des archives du Maroc, Jamaâ Baida, ainsi que des journalistes et des intellectuels.

Pour Leila Slimani, qui se dit honorée par la présidence du Jury du Prix Grand Atlas, les critères sur lesquels le Jury s’est basé pour faire son choix sont « la rigueur de l’analyse et la beauté de la langue ». « Un livre qui puisse s’adresser à un large public et où l’on trouve une forme d’engagement et d’utilité sociale », nous a-t-elle affirmé.  

Tous deux édités par la maison d’édition marocaine « En toutes Lettes », les livres traitent de questions d’actualité. Dans « Islam et Femmes », Asma Lamrabet approche de manière didactique les textes religieux afin de trouver des réponses à des problématiques aussi brûlantes que l’égalité entre les sexes, l’héritage des femmes, la question du voile, ou encore, la polygamie. « C’est une prise en charge d’une exégèse nouvelle qui prolonge la tradition de la Nahda, des Lumières arabes et musulmanes, à un moment où les options d’exégèses sont des options archaïques dominées par un esprit wahhabites », nous explique le sociologue Mohamed Tozy, membre du Jury.

« Elle aborde des questions embarrassantes alors qu’elle fait partie d’une institution officielle à savoir, la Rabita Mohammadia des Oulémas. Ce qui pourrait être expliqué que dans le Système lui-même, il y a une volonté de promouvoir une exégèse de cet Islam marocain, pondéré, qui prend ses distances avec l’Orient », ajoute-il.

La lauréate du Prix Grand Atlas s’est dite dans une déclaration à la MAP, « honorée et ravie de recevoir cette distinction », ajoutant que dans son ouvrage, elle propose des « solutions et des approches nouvelles pour dépasser une vision traditionaliste qui pose problème ».

L’approche adoptée dans « Extrémisme religieux », une série de reportages faisant partie de la collection dite « Enquête », trouve quant à elle raison dans l’investigation. Journaliste qu’il est, Hicham Houdaifa a su dans un style clair et direct, rapporter des situations de la réalité. « C’est une consécration de l’approche journalistique que l’on a adoptée dans cette enquête. C’est quelque chose qui nous conforte dans le choix de produire des livres qui parlent du Maroc et des problèmes sociaux par le biais de l’enquête et du reportage », nous a déclaré Houdaifa.

A rappeler que le Prix Grand Atlas s’inscrit dans le cadre de la Saison culturelle France-Maroc et est organisé en partenariat avec la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM). Son but réside dans la promotion de l’édition marocaine.


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