Leïla Slimani et Kamel Daoud face-à-face
En marge du Salon du livre de Casablanca, l’Institut français du Maroc invite Leïla Slimani et Kamel Daoud à dialoguer autour du thème «Écrire la liberté», samedi 17 février à la Bibliothèque nationale de Rabat.
D’un côté, une Franco-marocaine qui écrit sur les libertés individuelles de la femme maghrébine; de l’autre, un Algérien qui écrit sur la politisation de l’islam et ses conséquences sur des pays comme l’Algérie. C’est tout naturel que ces deux prix Goncourt dialoguent sur le thème de la liberté, plus exactement sur «Écrire sur la liberté». «Rassembler Leïla Slimani et Kamel Daoud dans un face-à-face littéraire n’est pas anodin. Voilà deux des plus grands talents de la littérature d’aujourd’hui. Deux des intellectuels dont les prises de position, de part et d’autre de la Méditerranée, sont les plus attendues», se félicite l’Institut français du Maroc.
Leïla Slimani a fait paraître Sexe et mensonges, en France aux éditions Les Arènes, au Maroc aux éditions Le Fennec. Née d’une mère franco-algérienne et d’un père marocain en 1981, élève du lycée français de Rabat, Leïla Slimani grandit à Rabat avant d’emménager à Paris en 1999 pour étudier à l’Institut d’études politiques de Paris; elle s’essaie au métier de comédienne (Cours Florent), puis se forme aux médias à l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe). Elle est engagée au magazine Jeune Afrique en 2008 et y traite des sujets touchant à l’Afrique du Nord. Pendant quatre ans, son travail de reporter lui permet d’assouvir sa passion pour les voyages, les rencontres et la découverte du monde. En 2014, elle publie son premier roman chez Gallimard, «Dans le jardin de l’ogre». Le sujet, l’addiction sexuelle féminine, et l’écriture sont remarqués par la critique et l’ouvrage est proposé pour le Prix de Flore 2014. Son deuxième roman, «Chanson douce», obtient le prix Goncourt 2016 ainsi que le Grand Prix des lectrices Elle 2017. Kamel Daoud a publié en 2017 «Zabor ou les psaumes» chez Actes Sud. Il est né en 1970 à Mesra en Algérie et devient journaliste au Quotidien d’Oran. Il y tient la chronique «Raïna Raïkoum», est réputé pour son franc-parler et la clarté de ses analyses, et est parfois même censuré. Il a publié en Algérie des recueils de nouvelles et de chroniques avant de se faire remarquer en 2014, avec «Meursault contre-enquête», sélectionné pour le Goncourt et le Renaudot, où il obtient le prix François Mauriac et se voit décerner le prix Goncourt du premier roman en 2015. Cette année-là, «Meursault, contre-enquête» est adapté en monologue théâtral par Philippe Berling, metteur en scène et directeur du Théâtre liberté de Toulon. En 2016, il obtient le prix Jean-Luc Lagardère du journaliste de l’année. «Ils ont en commun d’avoir, chevillée au corps, une soif absolue de liberté. Ils partagent une même croyance dans le pouvoir émancipateur de la littérature». Un débat exceptionnel, animé par l’une des grandes figures du journalisme marocain, Abdellah Tourabi.