Culture

Le retour de Hamid Douieb à sa “terre promise”

La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger organise l’exposition «Figural», de l’artiste peintre maroco-belge Hamid Douieb, à l’Espace Rivages, du 17 janvier au 16 février. L’occasion de découvrir le travail surréaliste d’un hyperréaliste. 

L’artiste Hamid Douieb s’expose à l’Espace Rivages, le temps de dévoiler sa peinture «figurale» et non figurative, ainsi qu’il la définit. «Je ne suis pas que figuratif. Ma peinture donne à voir plus qu’elle ne montre. Les figures prennent un sens différent de leur sens habituel. Ma dérive figurale se définit en opposition au figuratif et s’exprime plus par la force que par la forme. Ma recherche figurale n’est pas dans le visible, mais dans le lisible, et se nourrit d’une force invisible qui tend vers la sensation… Je ne renonce pas à la figure et je prends la voie du figural pour rompre avec la représentation, pour casser la narration. Une approche pure qui fait sens, sans faire histoire», explique dans un communiqué de presse cet artiste peintre né à Casablanca en 1948, qui a émigré en Belgique en 1968.

Le corps féminin est à la fois un thème et un support de prédilection, notamment les visages et les mains. Bien que Hamid Douieb ait découvert sa vocation d’artiste en Belgique, où il s’est imprégné des tendances artistiques, c’est au Maroc qu’il revient pour une reconnaissance. «Évidemment, la Belgique a marqué ma peinture. À mon arrivée en Belgique c’est ma découverte du tableau de René Magritte, «L’Empire des lumières», qui m’a donné envie d’être peintre. Mes inspirations, mes influences, c’est ici qu’elles ont pris racine, et mes tentatives d’un retour au Maroc ne datent que de douze ans», continue celui qui revient aux sources comme s’il s’agissait d’un passage nécessaire. Peintre à l’univers secret, il commence par des dessins au crayon ou à l’encre pour ensuite les faire évoluer en peinture ou en dessin peint. Dans chaque tableau, le plasticien avoue tout donner, utiliser tout ce qu’il a appris. Il laisse à chacun la latitude de raconter ses œuvres sans les influencer par sa vision propre. Pour lui, chacun doit pouvoir raconter ses tableaux selon sa vision. «Je refuse l’approche intellectuelle et je donne ma vision de l’artiste: pour ma part, l’artiste est un être qui a développé une sensibilité, une imagination et une fragilité qui le rend démuni devant la logique et l’intelligence normalisée… Et c’est cette particularité proche de la folie qui lui donne le don d’exprimer autrement les autres multiples réalités».

Hamid Douieb a d’abord été un peintre surréaliste dans les années 70 avant de passer par l’hyperréalisme et le figuratif. Il fait la rencontre du groupe «Figuration critique» et se rend compte que sa peinture va au-delà de la figuration. Elle est figurale. Il se veut loin des tendances: pour lui, la peinture est intemporelle. «Pour moi, cette exposition à l’Espace Rivages prend la forme d’un retour à “la terre promise”». Mon espoir ne réside pas dans la réussite, ni le profit, je ne souhaite qu’une reconnaissance, et laisser quelques traces de mon passage et une satisfaction de n’être pas retourné pour rien… Je suis un vieux peintre irascible qui n’a plus le temps pour les compromis… Je reviens d’un long voyage les lèvres sèches et le cœur gros, je reviens vieillissant retrouver ma terre de naissance comme un saumon qui remonte la rivière». 


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