Le Maroc invité d’honneur du festival d’Helsinki de la musique sacrée
Le Maroc est l’invité d’honneur de la deuxième édition du festival d’Helsinki de la musique spirituelle et sacrée qui se tient, du 16 au 22 septembre dans la capitale finlandaise, avec la participation de troupes musicales internationales.
Dans une allocution de circonstance, le directeur du festival, Jukka Ahokas, a affirmé que le succès de la première édition de cette rencontre a incité les organisateurs à renouveler l’expérience, en s’inspirant de la longévité du festival de Fès des musiques sacrées du monde, dans l’objectif de dupliquer un événement similaire à Helsinki qui soit porteur du même nom et des mêmes principes fondateurs.
Il a confié que sa visite à Fès et sa participation à son festival l’ont conforté dans l’idée de créer une rencontre pareille à Helsinki, assurant que la musique spirituelle constitue une passerelle, non seulement entre les cultures et les civilisations, mais également un pont entre des pays et des continents divers et géographiquement éloignés, et pourtant si proches en termes de valeurs universelles et d’aspirations communes à bâtir un avenir à visage humain.
Pour l’ambassadeur du Maroc en Finlande, Mohamed Achgalou, le festival d’Helsinki offre une occasion propice pour renforcer les relations entre les deux pays à travers l’expression artistique, la musique spirituelle en l’occurrence, notant que le Maroc est devenu une référence dans ce domaine, à la faveur du festival de Fès qui a soufflé cette année sa 25ème bougie.
Selon lui, le choix du Maroc en tant qu’invité d’honneur témoigne de l’aura du Royaume et constitue une opportunité pour les organisateurs de s’inspirer de l’expérience accumulée en termes d’organisation de rencontres artistiques de grande envergure, comme le démontre la présence à Fès d’illustres artistes et intellectuels ayant contribué à la diffusion des idéaux du dialogue, de la tolérance et du vivre-ensemble.
Intervenant pour sa part dans le cadre de la séance inaugurale, placée sous le signe du « dialogue entre personnes et cultures », le directeur du festival de Fès des musiques sacrées du monde, Faouzi Skali, a relevé que Fès a très tôt fait le choix de combiner dans son festival les dimensions spirituelles, artistiques et intellectuelles, ce qui en fait une pionnière en la matière.
Ce genre d’initiatives, a-t-il soutenu, a créé un impact certain à la faveur de rencontres artistiques et intellectuelles auxquelles ont été conviés, sous le même toit, des intervenants de référentiels variés et des artistes de sensibilités diverses, ayant en partage la volonté de contribuer à la construction d’une société humaine universelle.
Car, la contribution des uns et des autres émanant des idéaux suprêmes des différentes religions est de nature à insuffler une âme et des principes dans le corps de cette mondialisation en vogue, a-t-il expliqué, assurant que « c’est précisément cette graine que nous avions tenu à planter à Fès et dont les branches épousent maintenant l’universalité ».
D’où l’importance, selon lui, de constamment mettre en lumière les vertus et valeurs pour combattre certaines déviations qui sont attribuées à tort aux religions, alors qu’elles ne sont au fond que l’expression d’un vide, d’une soif spirituelle.
Et c’est sous ce prisme, a-t-il poursuivi, qu’il est intéressant de prendre part à des manifestations comme celle du festival d’Helsinki, en vue de faire valoir les démarches spirituelles que renferme la culture soufie par exemple, et d’apprécier la capacité de cette tradition à édifier une civilisation empreinte de spiritualité et d’humanisme.
L’ouverture de cette rencontre, fruit d’un partenariat entre la fondation Helsinki Parish Union, le Centre culturel d’Helsinki Caïsa et l’ambassade du Maroc en Finlande, a été ponctuée par la présentation d’un florilège de partitions musicales et de mouachahates interprétées avec brio par le groupe « Ibn Arabi ».
La troupe marocaine a égayé le public par des chants puisant dans les poèmes des chantres du soufisme, dont Abou Al Hassan Shushtari, Mohieddine Ib Arabi ou Rabiâa Al Adawiya.
Le festival d’Helsinki, dont l’ouverture a été rehaussée par la présence d’un conseiller du président de la République finlandaise, de responsables du ministère des Affaires étrangères, et de nombre d’ambassadeurs et de diplomates étrangers, se poursuivra jusqu’au 22 septembre, avec des performances animées par des troupes musicales venues de Finlande, de Russie et de l’Inde dans le Centre culturel d’Helsinki, des espaces et églises de la capitale finlandaise.