Culture

La nostalgie créatrice…

Sophia Rzal est discrète et nature. Son credo, chiner des objets qui ont vécu ; histoire de leur donner une seconde vie. Avec «Sofabrik», elle crée des personnages à partir de sa propre interprétation du marocain, s’amuse à jouer avec les traditions, les souvenirs d’enfance, la mémoire collective en les sublîmant à chaque fois. Découverte pop.

Femme des années 80, Sophia Rzal a cette nostalgie des choses simples qu’on fabriquait avec les mains, qu’on touchait, qu’on gardait… Avec sa marque «Sofabrik», la fabrique de Sophia tente de revenir aux choses essentielles. «Depuis que je suis maman, je vois la brutalité de l’éphémère qu’on prône aujourd’hui: rien ne reste, snapchat, les storys c’est éphémère» confie la créatrice qui a toujours été passionnée par la couture, la peinture et le dessin. «La génération année 80 a été épargnée, je voulais des choses qu’on touche, qu’on va cacher dans une valise, qu’on ressort un jour, pour laisser aux générations qui arrivent, pour laisser une trace» continue celle qui a été rattrapée par sa passion à l’âge de 30 ans, lors d’un voyage dans le Sud du Maroc.

C’est lors d’un périple à Cheguagua où elle rencontre des enfants de nomades qui jouent avec de petits dromadaires en laine, qu’une idée lui est venue de créer une Dromabox, un écrin où poser tous ses rêves à partir de vieux morceaux d’édredon, de tissus de djellabas, de souvenirs de voyages. Le résultat: des box qui racontent chacun une histoire, une envie différente. «Depuis que j’étais toute petite, j’ai toujours été fascinée par les perles et la couture. Ma grand-mère en faisait, donc il y avait toujours une boîte de couture qui traînait. Et j’étais une grande fan des poupées Barbie, jusqu’à l’âge de 14-15 ans. Je leur créais des vêtements», explique Sophia Rzal qui s’adonne à la peinture depuis l’adolescence et se plonge dans le dessin pour exprimer «son côté obscur» en créant une collection de zellige coloré qui est toujours exposé dans son ancien lycée; tellement son travail avait marqué les esprits.

Elle poursuit ses études et s’oublie dans une vie professionnelle qui la passionne. Avant de replonger dans l’art, la création, ses premières amours. L’artiste non conventionnelle en elle, la pousse vers des envies pop, de recycler, redonner un second souffle à l’objet et lui prêter plusieurs vies. Son côté nostalgique la pousse aussi à ne pas oublier les visages qui ont marqué sa vie. Elle les dessine, leur donne forme en créant des personnages authentiques comme celui de «Dada Hania» en foulard et lunettes rétro, inspiré de sa grande tante: «J’ai commencé à dessiner pour pouvoir donner forme à des vêtements que j’aurai voulu porter», explique la créatrice. «Dada Hania est une grande tante, la sœur de ma grand-mère, qui a vécu avec nous jusqu’à sa mort, j’avais cette image d’elle dans ma tête, à une année où elle avait la conjonctivite, elle portait des lunettes avec son fameux «chedd», foulard sur la tête». Une collection de cas et de T-shirts «Dada Hania» des plus authentiques qui souhaite laisser place à plusieurs autres personnages tout droit sortis de la tête de Sophia Rzal. Chez Sofabrik, il y a aussi des tables en carreaux de ciment avec formes différentes ou les Chikhates Dolls; histoire de meubler et faire de son chez soi, un endroit tout sauf comme les autres, puisque le fond est humain et noble, la création est sincère et motivée par «la rencontre avec les gens, le partage d’une vision»…


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