Institut français : Nouveau souffle sur Casablanca !

L’Institut français de Casablanca vient de dévoiler sa programmation pour le prochain trimestre. Éclectique, riche et diverse, la mini-saison culturelle signe une belle nouveauté: L’arrivée d’un nouveau directeur en la personne de Martin Chenot. Révélations.

Quand Alban Corbier-Labasse a quitté ses fonctions, il avait réussi le défi de redonner son dyamisme à l’Institut français de Casablanca après des années de fermeture pour travaux. Les chiffres de fréquentation n’ont cessé de croître au Théâtre 121, pour les séances de cinéma qui reçoivent plus de 15.000 spectateurs par an, mais aussi pour les propositions de spectacle vivant ou le débat d’idées. Pendant son mandat, Alban Corbier-Labasse aura notamment contribué au lancement et au succès de la Nuit des philosophes et de la Nuit électronique qui se sont inscrites durablement dans le paysage culturel casablancais. On se souviendra également des belles opérations autour du patrimoine avec l’installation numérique interactive de Miguel Chevalier dans l’ancienne église du Sacré-Cœur ou encore l’intervention in situ de Daniel Buren dans le Parc de la ligue arabe.

Aujourd’hui, un autre directeur prend les rennes de l’Institut et cela semble bien parti. Architecte urbaniste en chef de l’État français, Alain Chenot dirigeait depuis 2012 l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux. Chapeauter des équipes, ça le connaît ! Investi à l’international, il a notamment construit des coopérations avec des écoles d’architecture au Cameroun, au Mexique, en Chine et au Viêt Nam et développé dernièrement des projets avec des partenaires palestiniens et d’Arabie saoudite. Il est par ailleurs président fondateur de l’association : «Sur le sentier des Lauzes», association d’habitants visant à faire émerger une vision culturelle par la création artistique en vue de ménager le paysage exceptionnel d’une vallée du sud de l’Ardèche. Il a dans ce cadre été programmateur artistique, mobilisant des artistes de diverses disciplines sous forme de commandes et de résidences. Ce mardi soir, il se présentait à Casablanca, son nouveau QG en affirmant que le «réseau et le pouvoir de la rencontre était la clef de réussite de l’institut». Le nouveau directeur et son équipe présentent donc une saison culturelle qui promet de belles surprises puisque l’ouverture de la saison se fera avec un spectacle du groupe acrobatique de Tanger puis se poursuivra avec plusieurs performances chorégraphiques (Bouziane Bouteldja, Youness Atbane et Youness Aboullakoul, 3e rencontres chorégraphiques de Casablanca et Bine-OBine) du parkour et art du déplacement avec la Cie Accroche-toi. L’humour sera également au rendez-vous avec un one man show très attendu de Jalil Tijani et un spectacle jeune public «Le cafard et l’orchidée». Ce sera aussi une rentrée très musicale : du jazz avec Daniel Zimmermann quartet, Éric Le Lann et Paul Lay, de la musique classique avec deux récitals de piano (Nour Ayadi et Jean-François Zygel), des musiques du monde (8e rencontres musicales de Casablanca et Samira Brahmia), mais aussi des rencontres et conférences avec une nouvelle série de Pop Sessions (Rock avec Reda Allali, Reggae avec Francis Dordor et Metal avec Meryem Reggab) et la présentation de projets éditoriaux remarquables autour de courants musicaux du Maroc d’hier et d’aujourd’hui. Côté débats d’idées, des travaux de recherche et dialogue interdisciplinaire seront à l’ordre du jour avec «La place du numérique dans nos vies quotidiennes» avec Dominique Cardon, «Sexe et société dans la société marocaine contemporaine» avec Sanaa El Aji, «Philosophie et art» avec Touhami Ennadre et Yves Michaud.

L’institut proposera enfin un nouveau rendez-vous annuel, programmé en parallèle dans d’autres lieux du réseau français à l’étranger: «Novembre numérique», décliné autour de ces quatre axes : (dé)coder, jouer, créer, penser. En plus de la programmation régulière Art & Essai mettant à l’honneur des films récents du monde entier, l’Institut vous donne rendez-vous un dimanche sur deux pour profiter du cinéma en famille (Ciné-Jeunesse) avec de très beaux films issus du répertoire classique mais aussi des films sortis récemment en salle. La Fête du cinéma d’animation fera la part belle à deux films fraîchement primés à de nombreux festivals d’animation : «Louise en hiver» et «La jeune fille sans mains».

L’Institut poursuit également sa mission d’éducation au cinéma (Séquences jeunes) et propose un rendez-vous mensuel avec un passionné de cinéma (Parlons ciné !). Par ailleurs, grâce à un nouveau partenariat avec Pathé Live, la Comédie française s’invitera régulièrement au théâtre 121 pour des retransmissions HD de grands classiques. La galerie 121 quant à elle, fait sa rentrée sous le signe de la mémoire. L’exposition «25 ans de la Galerie Delacroix» inaugurera le trimestre avec 35 œuvres de 32 artistes en mettant en avant les plus belles œuvres de ce fond exceptionnel. Amoureux des mémoires, rendez-vous avec l’exposition «Ahmed El Almi (1917-1974), photographe» qui nous plongera dans l’univers unique de cet artiste photographe et son regard sur la scène artistique de Casablanca. Enfin, l’exposition «Ajammar», fruit d’une résidence de création de 6 artistes autour de l’île de Sidi Abderrahman, ses histoires, ses légendes, ses rituels… Les rencontres mensuelles «En marge», animées par Mohamed Rachdi, artiste, critique d’art, commissaire d’exposition et universitaire, viendront prolonger l’échange autour des expositions programmées. Un trimestre costaud qui donne un avant goût prometteur de 2018 !